"Rassembler", "regagner la confiance commune", "projeter à l’international". En ces quelques mots, l’Elysée résume les "axes majeurs [qui] guident le déplacement" présidentiel sur le Caillou. Peu avant 18 heures, ce lundi 24 juillet, Emmanuel Macron a atterri à l’aéroport international de Tontouta, un peu plus de cinq ans après son premier passage. A la descente de l’avion, comme en mai 2018, le président a eu quelques mots pour les journalistes, devant les autorités civiles et militaires qui lui ont réservé un comité d'accueil.
"Les engagements ont été tenus"
"Il y a cinq ans, j'étais là, pour essayer de bâtir une feuille de route. Les engagements ont été tenus, a-t-il estimé. Depuis lors, les trois référendums ont permis, conformément aux accords, à la population de s'exprimer, et maintenant, c'est sur la base des travaux faits durant l'année qui vient de s'écouler, par la Première ministre, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, une nouvelle page, à la fois de projets et institutionnelle, que je viens ouvrir."
Des bases "à poser"
"C'est une visite où je souhaite voir l'ensemble des parties prenantes et je souhaite aussi poser les bases de ce cadre à venir, de ce projet à venir, du statut à venir, pour la Nouvelle-Calédonie suite à ces trois référendums. Donc c'est à la fois avec beaucoup d'émotion, beaucoup de bonheur et un grand sens des responsabilités que je suis là parmi vous aujourd'hui", a-t-il poursuivi.
"Les trois référendums n'ont pas tout levé"
"Les trois référendums n'ont pas tout levé, concède Emmanuel Macron. Ils ont permis de clarifier une réponse qui était attendue. Maintenant, ils ancrent dans la durée la Nouvelle-Calédonie, avec la France, dans la République, et cela suppose ensuite de travailler sur des sujets politiques, des sujets institutionnels, des réformes de la Constitution (j'aurai l'occasion de m'exprimer sur cela). C'est aussi pour ça que j'ai une discussion avec l'ensemble des parties prenantes politiques qui est prévue durant ce voyage. Et puis le projet économique, environnemental, géopolitique."
"Des annonces à faire"
"J'avais eu l'occasion de le dire il y a cinq ans, développe-t-il d'ailleurs, la Nouvelle-Calédonie, c'est aussi une chance pour l'ensemble du territoire français dans cette région Indopacifique où beaucoup se joue. J'aurai des annonces à faire, en particulier pour nos militaires, qui viendront démontrer l'importance de ce territoire, sa projection en Indopacifique et notre volonté de nous investir dans le projet que j'avais pu décliner il y a cinq ans en Australie et en Inde, tout au long de l'année 2018." L'avion présidentiel était justement escorté par deux Rafale. Comme une démonstration par l’image.
Ensuite, premier temps fort à Nouméa, au haut-commissariat. Dans l’idée de "rassembler les porteurs d’une mémoire tragique", dixit la communication présidentielle, le président devait remettre à Marie-Claude Tjibaou l’insigne de commandeur de la Légion d’honneur.
La délégation
Le dirigeant français est accompagné par quatre des ses ministres. Ont été annoncés :
- Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer qui était encore en Calédonie il y a sept semaines ;
- Philippe Vigier, qui a pris vendredi dernier les fonctions de ministre délégué chargé des Outre-mer ;
- Sébastien Lecornu, ministre des Armées, bien connu localement pour son action en tant que ministre des Outre-mer ;
- et Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Autres membres de la délégation :
- Sacha Houlié, député Renaissance, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, à l’Assemblée nationale ;
- Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement ;
- Emmanuel Kasarherou, président du musée du quai Branly (et ex-directeur de l'ADCK qui gère le centre Tjibaou) ;
- Christian Robert, fondateur de la maison d’édition Au vent des îles ;
- François Houllier, président de l’Ifremer ;
- Marine de Carne de Trecesson de Coëtlogon, représentante permanente de la France auprès de la communauté du Pacifique ;
- Christopher Lorho, directeur général de la société Easy skill ;
- Jacques Rivoal, président du GIP Rugby 2023 ;
- Elisabeth Claverie de Saint-Martin, PDG du Cirad, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
Sonia Backès, secrétaire d'Etat à la Citoyenneté et présidente de la province Sud, est aussi là, mais pas en tant que membre de la délégation officielle pour la partie calédonienne de la visite. Autre présence, celle de journalistes métropolitains constitués en "pool" officiel, et arrivés dès ce week-end.