Emmanuel Macron en Papouasie : un nouveau partenariat pour protéger la forêt

L'avion présidentiel à la Tontouta, Nouméa, avant de poursuivre sa tournée au Vanuatu puis en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Emmanuel Macron poursuit sa tournée dans le Pacifique. Il a atterri en Papouasie-Nouvelle-Guinée et s'est rendu ce vendredi dans la forêt du parc national de Varirata. Il a annoncé un nouveau partenariat pour la préservation de la forêt primaire.

Après un accueil à sa descente d'avion par une danse traditionnelle de la tribu Motu Koita de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Emmanuel Macron s'est rendu, ce vendredi, dans la forêt du parc national de Varirata pour évoquer la thématique de la protection des principaux poumons de la planète.C'est là, au coeur du parc national de Varirata, près de Port-Moresby, qu'Emmanuel Macron a annoncé vendredi un partenariat pour "rémunérer" le pays pour ses efforts de préservation de la forêt primaire, un modèle que la France veut généraliser.

Accent sur l'environnement

Le président français accompagné du Premier ministre papouasien James Marape a parcouru deux kilomètres dans la forêt jusqu'à un panorama à couper le souffle, rebaptisé pour l'occasion, banderole à l'appui, "Point de vue Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron", selon tous les patronymes du chef de l'Etat. La France, qui en termes de moyens ne peut rivaliser avec les superpuissances Etats-Unis et Chine, présentes en Papouasie, a décidé de mettre l'accent sur l'environnement. En effet, riche en minerais et autres ressources naturelles, proche des principales routes maritimes, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est devenue un enjeu-clé du bras de fer stratégique entre les Occidentaux et la Chine. Face à l'influence grandissante de Pékin dans la région, les Etats-Unis ont notamment misé sur la coopération de défense et ont signé un pacte de sécurité avec Port-Moresby. 

Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a détaillé sa "stratégie indopacifique" : Les forêts primaires sont "14% de la surface du globe, 75% de ce qu'on appelle le carbone irrécupérable, c'est-à-dire que quand on déforeste, qu'on brûle, et bien on libère du carbone et donc en quelque sorte on repart en arrière", a expliqué le président français. Or, a-t-il relevé, la communauté internationale finance déjà les efforts de reforestation, mais "il n'y avait absolument aucun modèle économique pour aider à préserver cet existant".

"Rénumération"

Selon un nouveau cadre annoncé lors du One Forest Summit, qu'Emmanuel Macron a organisé avec le Gabon à Libreville en mars, l'idée est désormais de conclure des contrats avec les pays concernés pour "qu'il y ait une rémunération" en échange des "services environnementaux qui sont rendus par ces forêts" primaires et donc de leur préservation. Le premier contrat du genre a donc été lancé avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée. A ce stade, il est financé à hauteur de plus de 60 millions d'euros par l'Union européenne. Paris espère aller bien au-delà, en mobilisant d'autres pays du G7 sur cette initiative d'ici à la COP28 sur le climat début décembre et, à terme, embarquer le secteur privé sur cette "nouvelle doctrine économique", à travers des instruments financiers encore à défricher, explique un conseiller du président français qui reconnaît que ce projet ambitieux pourra prendre du temps à se concrétiser. Des organisations non gouvernementales, des philanthropes comme Conservation International, Wildlife Conservation Society ou le Fonds Bezos sont déjà à bord, ainsi que des agences de l'ONU.

Le Premier ministre papouasien a remercié le président français, "devenu le champion des nations forestières"."Je compte sur mon frère le président Emmanuel Macron pour parler globalement dans le monde. On ne peut pas parler de changement climatique sans parler de protection des forêts et des océans et d'économie verte", lui a-t-il lancé.

Accord avec l'AFD

Parallèlement, les deux pays ont signé d'autres accords. L'Agence française de développement (AFD), qui monte en puissance dans le Pacifique notamment sur les questions climatiques, s'est engagée à financer la réhabilitation de ports papouasiens avec des partenaires européens et l'Australie, pour développer un "modèle d'éco-responsabilité".