C'est un sujet qui concerne tous les Calédoniens. Le grand public comme les nombreux acteurs mobilisés. Le risque cyclonique est bien réel, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques. Or, en situation d'urgence, chaque minute compte. La réactivité et la bonne coordination des services de secours sont essentielles.
C'est la raison pour laquelle ce séminaire a été imaginé par les FANC. "La réponse à une catastrophe naturelle, c'est l'appui à la population", explique Jérôme Turpin, chef de la division opérations de l'état-major des forces armées de Nouvelle-Calédonie, à l'origine de cet événement. "Les exercices de conduite par rapport à un scénario ont toujours eu lieu, mais on souhaitait innover cette année, en ouvrant la réflexion à la population, à travers la sensibilisation, à tous les services de l'Etat, au monde de l'énergie et aussi aux associations pour réfléchir à ce risque cyclonique qui nous concerne tous."
En cas de catastrophe naturelle, l'anticipation est primordiale. Sans préparation, on est démuni. Or, on sait que le temps est précieux.
Jérôme Turpin, chef de la division opérations de l'état-major des FANC
Des équipes qui changent
L'occasion pour tous les acteurs présents d'échanger, et parfois même de se rencontrer, car il y a régulièrement des roulements dans les équipes. "Comme, sur le territoire, il y a des compétences qui sont bien distinctes entre les pompiers communaux, la direction de la sécurité civile et l'Etat, il faut que chacun trouve sa place", détaille le commandant Clarel Lorain, chef adjoint de l'état-major interministériel de zone, rattaché au haut-commissaire.
Des risques de submersion renforcés
Avant même les services de secours, le premier maillon de la chaîne en cas de phénomène climatique puissant reste la prévision saisonnière météorologique. Le climatologue de Météo France NC est donc le premier à avoir pris la parole ce mardi. "Le signal qui se dégage, c'est que la Niña tend à augmenter les précipitations sur la région Pacifique sud-ouest, de la Papouasie jusqu'aux îles Cook. La Calédonie et le Vanuatu inclus, précise Thomas Abinun. Associée à la Niña et au changement climatique, l'activité cyclonique va être dopée sur le Pacifique sud-ouest. On devrait donc avoir une activité accrue sur cette zone. L'élévation du niveau marin, liée au changement climatique, est aussi à prendre en compte. Parce que l'action combinée des cyclones et de l'élévation des niveaux marins renforce le risque de submersion." Des données scientifiques primordiales pour les services de secours.
Solliciter l'aide internationale
Abordée également aujourd'hui : la coopération régionale dans le Pacifique. "L'idée est d'expliquer les modes d'organisation de gestion de crise au Vanuatu. Notamment dans quelle mesure on sollicite l'aide internationale et comment on se coordonne avec elle", précise Julien Lamberti, expert technique international, détaché par le ministère des affaires étrangères français chez nos voisins.
L'occasion de partager un retour d'expérience après le passage de deux cyclones consécutifs en 2023. "Plus on connaît nos partenaires, leurs compétences et leurs procédures, plus ça fluidifie les échanges. Parce que dans ces cas-là, on a besoin d'une réactivité importante."
Une opération Croix du Sud étendue
Parmi les exercices d'envergure, l'opération Croix du Sud a de l'ambition. "On veut conclure avec cet exercice qui est bien connu des Calédoniens, puisqu’il y a eu un bel exercice en 2023, qui a rassemblé 3 000 participants et une trentaine de nations. On va reproduire ce type d’exercice, en étant dans la zone de manœuvre au-delà de la Nouvelle-Calédonie", annonce le général Yann Latil, commandant des FANC. "On veut l’étendre aussi à Walis et Futuna qui peut être un territoire assez sensible. L’idée, c’est d'étendre cet exercice sur 2 000 km avec des défis logistiques considérables, mais c’est aussi une situation à laquelle on doit pouvoir faire face."
Le général Yann Latil, commandant des forces armées de Nouvelle-Calédonie était l'invité du journal télévisé de ce mardi 5 novembre :