Les forces de l'ordre sont intervenues, jeudi 11 février, à Wellington, pour disperser un rassemblement de manifestants anti-vaccins, devant le parlement. L'action visait à démanteler un campement impromptu installé près de l'institution, pendant que des militants chantaient des haka maori, criant "tenez les positions" face à la progression des policiers.
Ces derniers ont reçu des coups de poing et de pieds tout en étant invectivés par des slogans tels "ce n'est pas la démocratie", "honte à vous" ou encore "abandonnez l'obligation". Les autorités ont fermé l'enceinte du Parlement, ce qui se produit très rarement, pour éviter que les manifestants ne reçoivent de renfort.
Un mouvement en écho aux Convois de la Liberté
La police a avancé dans l'enceinte du parlement, mais s'est repliée derrière des barricades en fin d'après-midi, alors que les manifestants applaudissaient et criaient victoire. L'évacuation pourrait prendre des jours, selon le commandant de la police de Wellington Corrie Parnell, qui accuse certains militants d'utiliser les enfants comme boucliers humains pour tenir la police à l'écart. "Il est regrettable de constater qu'en dépit de la fermeture officielle de la place au public plus tôt dans la journée, un certain nombre de manifestants refusent les exhortations répétées à quitter l'enceinte", a-t-il déclaré.
Ce rassemblement commencé mardi faisait écho aux Convois de la Liberté initié, fin janvier, par des camionneurs canadiens dénonçant l'obligation vaccinale pour traverser la frontière avec les Etats-Unis. Partis de Vancouver, ils bloquent depuis une semaine la capitale Ottawa et ils ont inspiré des mobilisations similaires dans d'autres pays. Notamment à la Réunion, où une manifestation est prévue, ce week-end.
En Nouvelle-Zélande, des centaines de campings-cars et de camions ont bloqué, mardi, le quartier du Parlement à Wellington. La plupart sont partis après 24 heures mais un noyau dur est resté, déterminé à s'y maintenir "aussi longtemps que nécessaire".
Des habitants pris à partie et des commerces fermés
Le vice-Premier ministre Grant Robertson a fait savoir que la patience des habitants concernant les perturbations causées par cette mobilisation était épuisée et que la police devait intervenir. "Les rues de la ville sont bloquées, les commerces et entreprises ont dû fermer, les gens se sentent menacés et intimidés par certains manifestants", a-t-il indiqué sur Radio New Zealand en amont de l'action policière, pour laquelle des renforts d'une centaine d'agents avaient été dépêchés.
Des habitants de la capitale se sont plaints d'être pris à partie parce qu'ils portaient un masque de protection et plusieurs commerces proches du parlement ont été contraints de fermer parce que leurs employés demandaient à vérifier les pass sanitaires. La mairie de Wellington a prévenu que ses agents allaient commencer à verbaliser les véhicules bloquant les rues dans le cadre de la mobilisation anti-mesures sanitaires.
"96% des Néo-Zélandais se sont fait vaccinés"
Une femme ayant refusé de donner son nom a accusé les policiers d'avoir provoqué la foule. "C'était une manifestation pacifique, ce qu'ils ont fait est une honte". "Je n'aurais jamais imaginé voir cela en Nouvelle-Zélande", a-t-elle ajouté.
La Nouvelle-Zélande a rendu obligatoire la vaccination contre le Covid-19 pour les personnes travaillant dans les secteurs de la santé, du maintien de l'ordre, de l'éducation et de la défense. Ceux qui refusent risquent le renvoi. Une preuve de vaccination est nécessaire dans les restaurants, les événements sportifs et les services religieux. Selon la Première ministre Jacinda Ardern, "96% des Néo-Zélandais se sont fait vacciner".