Comme une femme sur dix dans le monde, Marianne Murat est atteinte d’endométriose. Résister en silence à la douleur, elle l’apprend depuis l’âge de 12 ans. "La maladie s’est manifestée juste après l’arrivée de mes règles par des douleurs, des crampes et des évanouissements. C’était une souffrance quotidienne".
Avant de comprendre ce qui lui arrive, elle explique se sentir différente. Les femmes atteintes par la maladie se voient - très souvent - soumises à une croyance populaire : "j’entendais tout le temps que c’était normal d’avoir mal pendant ses règles, d’avoir des règles abondantes. On me disait qu’il fallait prendre sur soi une fois par mois, qu’il fallait aussi prendre du fer et des médicaments".
"J’ai pleuré de joie lorsque le diagnostic est tombé"
Lorsque Marianne Murat est diagnostiquée d’endométriose extra-utérine, à l’âge de 30 ans, c’est "une libération". Dix-huit ans "d’errance médicale" avant de pouvoir "mettre un mot sur des maux". La jeune femme explique avoir beaucoup pleuré de joie à l’annonce du diagnostic, "ça peut paraître étrange mais enfin on me disait que ce n’était pas dans ma tête, que je n’étais pas folle et qu’il y avait un problème chez moi".
Mais après le soulagement, un sentiment de honte l’envahit, "c’est ce que j’ai ressenti car on ne meurt pas de l’endométriose. Je ne suis qu’une parmi 200 millions de femmes, je ne suis pas la seule à en souffrir alors pourquoi ai-je le droit de me plaindre plus qu’une autre...voilà ce que je me disais. Mais je me suis rendu compte plus tard que mon cas n’était pas isolé et que j’avais le droit de me plaindre et de dire à voix haute que l’endométriose est un vrai problème".
Douleurs et tabou
L’endométriose, une maladie silencieuse peu ou mal connue. Dans son podcast "Happy Endo", Marianne Murat rappelle, "qu’avoir ses règles n’est pas une maladie, l’endométriose si". Il n’existe pourtant pas de cure, mais des traitements qui permettent d’apaiser les douleurs. A ce jour, la pilule reste le seul traitement connu, "avec des prises en continu, les règles s’arrêtent et les douleurs aussi", explique-t-elle, mais "certaines femmes refusent de prendre la pilule, d’autres sont intolérantes et puis il y a aussi celles qui veulent fonder une famille. C’est donc très difficile psychiquement et psychologiquement". Le soutien des proches devient alors central. Celui des associations aussi.
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