Entre inquiétudes et espoirs, le regard des étudiants calédoniens sur le référendum

Mathilda, Flavien et Anthony, étudiants à l'UNC, donnent leur point de vue sur la consultation du 12 décembre.
À moins d’une semaine du scrutin, la campagne référendaire est bien morose faute de grands meetings, rendus impossibles par les restrictions sanitaires et la non-participation côté indépendantistes. Ce qui n’empêche pas les Calédoniens de parler de l’échéance, notamment parmi les jeunes de l’université.

Les examens sont presque tous passés, mais avant de goûter un repos bien mérité, les étudiants de l’UNC, comme tous les Calédoniens, ont une dernière étape à franchir : le référendum du 12 décembre prochain. "Personnellement, je ne pense même pas aux fêtes de Noël et au reste, pour moi le calendrier de l’avent, c’est pour le 12", s'impatiente Mathilda. 

Points de vue

À 23 ans, elle est très fière de pouvoir voter, mais l’étudiante en sciences et vie de la terre a finalement peu d’échanges sur le sujet avec ses camarades, chez qui, dit-elle, il existe une grande mixité que tous souhaitent préserver : "On en discute rarement parce que le référendum c’est une source de clivage et de tensions."

En tant que jeunes on va devoir construire ce pays dans quelques années et donc c'est important de faire maintenant les meilleurs choix car après, il sera trop tard.

Mathilda, étudiante

Un avis qui n’est pas partagé par Anthony. Dans son cursus d’histoire, les étudiants ont pris l’habitude de confronter leurs opinions. "Ça peut être enrichissant pour nous de voir que telle ou telle personne voit autrement que notre point de vue. D’autant plus que c’est le dernier référendum et donc que son enjeu est très important."

Envie de consensus 

Les étudiants rencontrés précisent qu’ils seront vigilants sur l’après-12 décembre. Ils comptent en effet sur les groupes politiques de tous bords pour se parler et trouver un consensus.

C'est le cas de Flavien, 29 ans, étudiant en langues et cultures océaniennes. "S'ils ne trouvent pas un compromis, à quoi sert la discussion ?", s'interroge-t-il. Pour lui, les politiques "ne font que rester sur leurs positions" et "ne recherchent pas vraiment un terrain d'entente".

Lui-même dit se sentir "entre les deux" et plutôt qu'un "oui" ou un "non", il rêve à un "nous". Comme de nombreux jeunes calédoniens, Flavien espère que le 13 décembre, tous accepteront de s'assoir à la même table pour parler et surtout, "trouver une vraie solution".

Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut 

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