Au 2ème jour de sa visite officielle, le ministre des Outre-mer s’est entretenu avec le comité des sages et le gouvernement. Au menu, quelques sujets incontournables, comme l'avenir institutionnel du Caillou ou encore le prêt garanti par l’Etat pour faire face à la crise du Covid-19.
Charlotte Mannevy, Loreleï Aubry et Marguerite Poigoune avec Coralie Cochin •
Même si cette rencontre se voulait essentiellement protocolaire, les sujets de discussions n’ont pas manqué pas entre le gouvernement local et le gouvernement national qui ont échangé pendant plus d'une heure.
Il a été question de l’avenir institutionnel bien sûr, mais aussi de la crise sanitaire. Pour mémoire, le partage des compétences lors du confinement, en mars, avait suscité des interrogations sur la répartition des responsabilités, sanitaires d’une part et sécuritaire de l’autre, entre la Nouvelle-Calédonie et l’Etat.
Le prêt garanti par l'Etat transformé en subvention ?
L'histoire contemporaine de la Calédonie au programme
Sébastien Lecornu a également indiqué avoir proposé de travailler avec le gouvernement calédonien sur une adaptation des programmes scolaires afin que l'histoire récente du pays soit mieux prise en compte.
On ne doit plus entendre : « c'est quoi, l'accord de Nouméa ? »
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer
Enfin, les discussions ont aussi porté sur le nickel, mais la situation particulière de Vale n'a pas été évoquée, a assuré Sébastien Lecornu.
L’Accord de Nouméa n'est pas fini, contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là mais il touche à sa fin
Sébastien Lecornu
Parole et mémoire
L’apprentissage de l’histoire contemporaine et la sagesse quant à l’utilisation de mots nuisibles à la paix sont les deux missions immédiates qui ressortent de l’entretien avec le ministre des Outre-mer et le comité des sages. « Les membres du comité des sages ont passé énormément de temps dans les lycées et ils ont été frappés de voir qu’une partie de cette histoire n’était pas enseignée. Ce n’est pas un reproche, c’est un constat qu’ils nous ont fait. »
Parfois même, les choses vont plus loin avec des jeunes qui ne savent pas ce que veut dire le mot référendum.
Concernant les excès de langage, le ministre a été clair. « Certaines paroles excessives viennent anéantir les efforts de dialogue. La paix n’est pas négociable. En clair, tout chantage à la violence ne sera pas accepté », a mis en garde le ministre.
Sébastien Lecornu a rappelé qu'il avait saisi le parquet de Nouméa après les incidents rapportés aux abords des bureaux de vote, le jour du référendum. « C’est une manière de montrer qu’on ne laisse pas faire et qu’en même temps, on veut que la vérité soit dite. On ne veut pas non plus de caricature, ni être dans une logique d’interprétation trop rapide. »
On ne laisse pas faire (..) Mais on ne veut pas non plus de caricature.
Sébastien Lecornu au sujet des incidents aux abords des bureaux de vote
Retour en images avec Loreleï Aubry et Cédric Michaut
Ce lundi, la journée du ministre sera consacrée à la province Nord, où il se recueillera sur la tombe de Jean-Marie Tjibaou, à Hienghène, avant d'échanger avec deux leaders indépendantistes, Daniel Goa, le président de l'Union Calédonienne puis Paul Néaoutyine, le président de la province Nord, à Poindimié.