Vers une éradication de la dengue à Nouméa ?

En Nouvelle-Calédonie, la ville de Nouméa lance un partenariat avec une université australienne pour éradiquer la dengue. Le projet vise à inoculer aux insectes porteurs une bactérie, qui empêche la transmission du virus.
C'est un projet pour le moins révolutionnaire sur lequel la mairie de Nouméa s'apprête à travailler, en partenariat avec l'Université australienne Monash. Le but : éradiquer le virus de la dengue.
 
"L'idée est d'introduire une bactérie dans l'insecte vecteur de la dengue", explique Tristan Derycke, 14ème adjoint de la ville de Nouméa. "C'est une bactérie qui existe dans la nature, chez 60% des insectes, y compris certaines espèce de moustiques". 
 
La bactérie inocculée se nomme la Wolbachia et contribue à neutraliser le virus. "Une fois que le moustique contient cette bactérie, il ne peut plus transmettre la maladie", poursuit Tristan Derycke.
 
Avec l’aide de la Direction des affaires sanitaires et sociales et de l’institut Pasteur, la mairie de Nouméa doit s’organiser pour introduire cette bactérie de façon naturelle. Le procédé pourrait également s’appliquer pour le zika et le chikungunya.
 
"La bactérie a pour effet de bloquer la transmission des virus de la dengue, mais aussi du zika et du chikungunya", souligne Tristan Derycke. "C'est complétement révolutionnaire, c'est un projet enthousiasmant".
 
Les trois dernières épidémies de dengue ont coûté la vie à 27 personnes et la CAFAT a estimé le coût de la dernière épidémie de dengue à 2 milliards de francs CFP. Chaque année, la ville de Nouméa dépense aussi 100 millions pour lutter contre ces virus.  
 
Une fois finalisé, le coût total du projet devrait être de 190 millions de francs sur deux ans. Et les perspectives sont encourageantes, comme le note l'adjoint à la mairie. "On pense pouvoir éradiquer toutes ces arboviroses d'ici à trois ans de la commune de Nouméa", explique-t-il.
 
Pour l'instant, seule la commune de Nouméa s'est engagée dans cette initiative, qui devrait démarrer au mois d'avril de l'année prochaine. "On gage que si c'est un succès, les autres communes vont s'y mettre", conclut Tristan Derycke.
 
Ecoutez les propos de Tristan Derycke au micro de Jean-Paul Treuil pour NC1ère :

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