"Et que vive Porrima", le troisième film de Wenaël Astier

Wenael Astier, réalisateur du film Et que vive Porrima.
"Et que vive Porrima" aborde les thèmes de la parentalité, de la vie, de la mort, de l'avenir de la planète, du sens de l'existence... Tout ça en 27 minutes. Il sera diffusé ce soir sur NC La 1ere.

La solastalgie est une forme de souffrance psychologique ou existentielle causée par les changements environnementaux. C'est par ce biais psychologique que le réalisateur Wenael Astier fait avancer les personnages de son troisième film, "Et que vive Porrima", qui sera diffusé ce mardi soir à 22 heures sur NC la 1ere, dans le cadre de la Nuit de la fiction.

Le film de 27 minutes, déjà diffusé une première fois au Festival de La Foa, met en scène des personnages qui font face à leur désir de parentalité et qui se disent "le monde va tellement mal, est-ce que ça sert à quelque chose ?"

Monté à l'envers chronologiquement, sur huit séquences, le réalisateur y décortique huit étapes de la vie d'un couple. "Ce sont huit tableaux courts, efficaces, qui montrent, année après année, l'évolution de ce couple, à travers leur désir d'enfant."

Porrima, la déesse du futur

Ce désir de vie est pourtant dès le début percuté par la mort, puisque la première scène montre le père enterrant son enfant. On le voit ensuite au chevet de sa femme qui vient de mourir au moment de l'accouchement. Bon, on vous l'accorde, ça commence assez tragiquement mais le père se dirige ensuite vers une nurserie où il adopte un enfant, qui s'appelle Porrima. Porrima, c'est le nom de la déesse romaine du futur, des enfants et des femmes enceintes.

L'affiche du film Et que vive Porrima.

" Ce sont des questions personnelles que j'ai depuis longtemps, moi aussi, sur l'avenir du monde, se confie Wenael Astier. Et puis c'est aussi une rencontre, une copine qui m'a ouvert sur ses craintes par rapport au futur. Une femme de 35 ans, tout à fait bien dans sa peau et dans sa tête. Finalement, elle doutait beaucoup sur la possibilité d'avoir un enfant parce que, d'après elle, faire un enfant pour que dans vingt ou trente ans, il n'ait plus de quoi survivre sur cette Terre, c'était pas la peine. Donc c'est elle qui m'a parlé de la solastalgie, la première qui m'a expliqué ce que ça voulait dire."

Des choix ambitieux

Si vous entendez parler pour la première fois de solastalgie, vous découvrirez sûrement aussi les deux acteurs principaux, relativement inconnus, Alizée Bonnet et Ryan Julia.

Un choix ambitieux, comme le cœur du message que le réalisateur a voulu faire passer : "Comment appréhender la réalité d'aujourd'hui dans un monde qui nous dit que si on continue comme ça, on va droit dans le mur ?"

Mais attention, prévient l'auteur, "ce n'est pas un film sur la démographie. Ce jeune couple que je présente, tranquillement amoureux, assis sur un canapé, exprime son désir d'enfant. Et par la naissance de cet enfant, leurs actions et leurs choix d'aujourd'hui vont déterminer s’ils vont avoir raison ou pas. C'était ça que je voulais questionner et interroger et je n'amène aucune solution. Donc par rapport à mes objectifs de départ, je pense que j'ai été un peu ambitieux", concède modestement le réalisateur.

Comment appréhender la réalité d'aujourd'hui dans un monde qui nous dit que si on continue comme ça, on va droit dans le mur ?

Wenaël Astier, réalisateur

Wenaël ne compte pas s'arrêter là. Il souhaite présenter son film dans des festivals en France, au Canada et en Nouvelle-Zélande.

Et il nourrit déjà son futur bébé, un film sur le thème de l'environnement. "C'est vraiment des sujets d'actualité et j'ai l'impression malheureusement, que personne ne s'en empare." La trame de son prochain travail : comment concilier le travail et la productivité "tout en faisant quelques pas de côté".