L’Eveil Océanien ne donne pas de consigne de vote pour le référendum

Réuni ce samedi en conseil politique à Païta, le parti entend rester « capitaine de son destin ». Militants et sympathisants sont donc libres de choisir de voter pour ou contre l’indépendance le 4 octobre prochain. 
« Allez voter, et faites le choix qui vous importe, parce que ce choix, il vous appartient. On ne s’est pas élevé pour dire : on est un parti loyaliste, ou on est un parti indépendantiste » lance Milikulo Tukumuli, le président de l’Eveil océanien, à la tribune. « Et c’est ça la difficulté du message. C’est parce que vous avez du mal à avoir une grille. C’est noir et blanc et nous on vous propose du gris. Et les gens ont peur du gris ». 
Une nuance politique pour dépasser le clivage pour ou contre l’indépendance. En restant « capitaine de son destin », l’Eveil Océanien fait donc le choix de ne pas donner de consigne de vote pour le deuxième référendum. Une position expliquée ce samedi aux militants et sympathisants réunis en conseil politique à Païta.
 

L’Eveil océanien, une « salade de fruits »

« C’est un choix qui appartient à chacun. Aujourd’hui, la communauté wallisienne et futunienne est à 90 % loyaliste, mais nous avons de toutes les tendances » explique Veylma Falaeo membre fondateur de l’Eveil océanien. « Nous avons des loyalistes, des indépendantistes, des autonomistes, et même des apolitiques. Donc c’est vraiment une salade de fruits l’Eveil océanien. Mais pour moi, mon choix personnel m’appartient, je n’ai pas à décider de ce que mes sympathisants ou adhérents souhaitent. C’est à eux, en leur âme et conscience, de se mobiliser le 4 octobre, et d’aller voter, mais tout cela dans un respect mutuel avec toutes les tendances ». 

Eveil océanien itw Veylma Falaeo

 

La voie du milieu

Et à six semaines de la consultation, le parti de Milikulo Tukumuli lance un appel à l’apaisement et insiste sur l’importance d’aller voter pour rendre le résultat du 4 octobre incontestable.
« Parfois, quand on se trouve au centre, on regarde ces extrêmes avec un regard inquiet. Et il est important qu’il y ait une voie au milieu, c’est celle de la bienveillance » souligne Vaimu’a Muliava  secrétaire général de l’Eveil océanien. « Être indépendantiste ce n’est pas un gros mot, être loyaliste ce n’est pas non plus un gros mot, mais être au milieu, tenter de faire palabrer ces deux tendances qui ne disparaîtront pas, c’est il nous semble la voie structurante pour tous les Calédoniens ». 
Une troisième voie mais pas de réunion politique ou de meetings dédiés à l’avenir institutionnel d’ici le 4 octobre prochain a annoncé l’Eveil océanien.
A suivre, le reportage de Sheïma Riahi et Cédric Michaut 
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Les loyalistes wallisiens et futuniens réaffirment leur choix du Non

La position de l’Eveil océanien est jugée ambiguë et n’est pas comprise par la communauté wallisienne et futunienne loyaliste de Dumbéa. Une journée d’échange et de partage était organisée ce samedi au studio 56 à Koutio. Au cœur des débats : les enjeux du deuxième référendum.
On écoute Amasio Tautuu, référent loyaliste de la communauté wallisienne et futunienne. Il est interrogé par Sheïma Riahi et Cédric Michaut. 
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