Elles sont excédées. Et ont publié une déclaration commune sur les réseaux sociaux, diffusée ce dimanche 20 août en fin de journée. Un texte dans lequel les joueuses de l’équipe féminine australienne de rugby interpellent la Fédération nationale. Elles dénoncent des inégalités et le manque d’investissement dont elles souffrent, par rapport à l’équipe masculine des Wallabies.
"Vous ne cessez de dire que nous n'avons pas de ressources"
Une colère déclenchée par une action : celle de la prise en charge par la ligue de rugby des billets d’avion des épouses et petites amies de joueurs de l’équipe masculine de rugby. Elles se sont rendues à Sydney, pour "dire au revoir" à l’équipe masculine, sur le départ pour la Coupe du monde en France. "Vous nous avez dit que tout vol au-delà de la classe économique était trop coûteux. Puis vous avez fait voyager les Wallabies en classe affaires pour un trajet plus court que le nôtre", déclarent-elles dans le courrier diffusé sur les réseaux sociaux.
"Vous ne cessez de dire que nous n'avons pas assez de ressources, et pourtant nous avons toutes assisté à l'envoi des Wallabies à la Coupe du monde", poursuivent les joueuses. Aucune dépense n'a été refusée à l'équipe masculine d'Eddie Jones, peu performante avant la Coupe du monde. Avec des stages d'entraînement et un voyage dans le nord de l'Australie avant leur départ.
Joueuses à temps partiel
Les joueuses de l’équipe féminine, les Wallaroos, employées à temps partiel s'offusquent du fait que l’entraîneur de l’équipe de rugby à XV ait onze assistants. Elles fustigent également la décision de Rugby Australia de recruter cette année Joseph Suaali'i, sur la base d'un contrat de 5 millions de dollars australiens (soit plus de 351 millions de francs CFP).
"Vous nous avez dit que des contrats à temps plein étaient en préparation, qu'il n'y avait pas assez d'argent pour maintenir les hommes dans le jeu, sans parler de nous. Puis vous avez payé 5 millions de dollars pour un joueur de la NRL", déplorent les Wallaroos.
Les joueuses australiennes regrettent également d’être toujours à temps partiel. "Vous avez dit que notre programme deviendrait professionnel et que notre entraîneur serait à plein temps. Combien d'entraîneurs Eddie Jones a-t-il emmenés à la Coupe du monde ?", interrogent-elles.
Les Wallaroos appellent le président de la fédération, son conseil d’administration et son PDG, à "donner la priorité à l’avenir du rugby féminin australien, en allouant les ressources adéquates".
"Nous avons vu l’impact que le sport féminin a eu sur le paysage sportif australien", concluent les joueuses. Faisant référence à la vague de soutien reçue par l’équipe féminine de football, à l’occasion de la Coupe du monde qui vient de s’achever.