La délicate question des exportations de minerais de nickel se trouve aujourd’hui au centre des débats en Nouvelle-Calédonie. Un dossier complexe sur le plan technique, qui a aussi glissé sur le terrain politique.
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Si le surnom du nickel est le «métal du diable», c’est en partie à cause de la volatilité de son cours sur les marchés boursiers. Il a naguère bâti des fortunes, mais s’avère nettement moins rentable depuis plusieurs années.
Une analyse d'Erik Dufour :
Coût de revient
La qualité du nickel calédonien est souvent supérieure à celle de ses concurrents. Mais son coût de revient est beaucoup plus élevé. Au cause du prix de l’énergie, de la main d’œuvre et des exigences environnementales.Déficits
Aujourd’hui, les trois usines métallurgiques calédoniennes sont déficitaires. Et la SLN comme Vale souhaitent compenser la faible rentabilité de la vente de métal avec l'exportation de minerai brut. Mais le Code minier, qui réglemente l’exploitation minière dans le pays, interdit l’exportation de minerais bruts. Plus particulièrement celui issu des trois réserves géographiques métallurgiques - Goro, Tiébaghi et Koniambo.Faire modifier le Code minier
Pour répondre à la demande de la SLN et de Vale, le gouvernement souhaite faire modifier le Code minier par les élus du Congrès. Et autoriser l’exportation de minerais dont la valorisation locale ne serait pas rentable, si les client locaux ne formulaient pas d’offre d’achat.Positions opposées
Les indépendantistes s’y opposent fermement, car la doctrine nickel dit que le métal rapporte quatre fois plus que le minerai, et que certains minerais non exploitables aujourd’hui doivent être préservés pour les générations futures. Les exportateurs de minerais leur opposent que les minerais stockés ne seront probablement plus vendables.Assises
Le dossier est technique, et hautement politique. Les assises du nickel programmées à partir de la fin novembre permettront peut-être de dégager un consensus pour sauver le nickel calédonien, dans une situation critique.Une analyse d'Erik Dufour :