Les soldats du feu sont encore sur le terrain, ce mercredi 3 janvier 2024, au niveau de la plaine du Champ de Bataille, au Mont-Dore. Trois hélicoptères bombardiers d’eau sont en appui sur site. Des moyens aéroportés qui doivent être alimentés en eau. Mais où est-elle puisée? La ressource est-elle menacée? Non, répond Luc Bourgade, directeur général de la Calédonienne des Eaux.
Réserves et bornes incendie
En prévision de la saison sèche, les soldats du feu ont accès à des réserves d’eau pour remplir les camions citernes, ou les hélicoptères bombardiers d’eau. Le reste du temps ils puisent dans les réseaux, par le biais de bornes d’incendie. “Les services de lutte contre les incendies disposent de points de stockage. Donc ils ne viennent pas obligatoirement puiser dans les réseaux sur lesquels sont connectés les poteaux d’incendie”, détaille le directeur général de la CDE.
Des opérations menées en étroite collaboration avec les services de la Calédonienne des Eaux et les mairies des communes concernées. “Il y a des ouvrages spéciaux qui sont alimentés par les réseaux publics. Et d’autres sources non potables, qui alimentent les réserves destinées à la lutte contre les incendies. Quand ils sont amenés à tirer de l’eau des hydrants connectés au réseau d’eau potable, ils le font en coordination avec les services de la CDE et ceux de la municipalité”, poursuit Luc Bourgade.
"Les quantités d'eau sont marginales"
Plusieurs options s’offrent donc aux professionnels pour lutter contre les incendies. Pas d’inquiétude en revanche à avoir. Les quantités sont limitées. “Si c’est spectaculaire, les quantités d’eau soutirées sont assez marginales, par rapport à la quantité d’eau consommée par les usagers en temps normal. Mais cela peut momentanément conduire à une chute de la pression sur les secteurs concernés. Quand les pompiers ouvrent les poteaux à gros débit, cela peut quand même venir réduire la pression dans le réseau d’eau potable”, explique le directeur général de la CDE.
Destruction du couvert végétal
La problématique liée aux feux de forêt réside plutôt dans la dégradation de l'environnement. “Le problème, c'est que les incendies conduisent à la destruction du couvert végétal, qui protège les bassins versants", ajoute Luc Bourgade.
Une végétation qui contribue au cycle de l’eau, en permettant d’éviter l’érosion. Lorsqu’elle n’est plus là, l’eau ne pénètre plus dans les sols et ne recharge pas les nappes phréatiques. “Le couvert végétal provoque aussi un certain nombre de mécanismes biologiques et physico-chimiques. Il contribue à ce que l’eau qui s’infiltre dans les nappes phréatiques soit de meilleure qualité”.
Des incendies qui handicapent à moyen ou long terme, l’approvisionnement des ressources en eau potable utilisées en Nouvelle-Calédonie.