Linda, Samu et leurs trois enfants ont quitté Wallis le 6 janvier pour la Nouvelle-Calédonie, et ce pour des raisons médicales. Ils avaient prévus de rentrer le 27 janvier, ils ne sont finalement arrivés que le 31 mars. Après plusieurs demandes de rapatriement refusées, ils ont contracté le Covid, retardant encore leur retour. "On est retournés une semaine dans notre famille, puis quatre semaines à l'hôtel à nos frais, raconte Linda Fitialeata. Chaque semaine on espérait rentrer dans le prochain sas." "On vivait avec ce stress d'attraper la maladie, renchérit son mari, Samu Fitialeata. C'était vraiment difficile de trouver une place pour revenir à Wallis. Le fait de faire cette bulle, ça pose beaucoup de problèmes au territoire, en plus de coûter cher."
"Vivre avec le virus"
L'attente a été longue aussi pour Aniseta Tupou et ses quatre petits-enfants. Il devaient être de retour le 11 mars, et n'ont finalement pu quitter la Nouvelle-Calédonie que la semaine dernière. Ils sont confinés à Wallis. "Ça n'est pas évident d'être enfermé pendant ces quatorze jours... Surtout que j'avais un bébé avec moi. Je pense qu'il faut vivre avec (le virus) et que l'on arrête ce dispositif là. Jusqu'à quand on va pouvoir tenir ?"
Sur le Fenua, nombreux sont ceux qui dénoncent un protocole sanitaire lourd et l'organisation des rapatriements, comme Telesia Keletaona, fraîchement rentrée de l'Hexagone. "Ça me fait mal au cœur de voir que des Wallisiens prennent un billet excessif et doivent pleurer pour demander à rentrer. Quand on voit qu'ailleurs toutes les restrictions sont levées, pourquoi ici on devrait confiner les passagers en rentrant ?"
Légalité du confinement
"Je m'interroge sur la légalité de ce confinement ici, explique Francis Alary, le président de l'association Wallis sans covid. Si on rouvre le territoire, ce que nous souhaitons tous, des tas de gens m'en parlent, c'est pour des personnes vaccinées de préférence. Les autres pourront toujours porter un masque."