Fonction publique : le dialogue est ouvert avec les syndicats

Réunion ce mardi au gouvernement avec les partenaires sociaux. Le secteur de la fonction publique se porte mal à l'image de ses finances. Suppressions de postes dans les différents services, moyens de plus en plus limités et manque de concertation ; les syndicats attendaient des réponses.
Pas de coupes franches dans la fonction publique territoriale sans négociation préalable. C’est ce qu’a assuré le gouvernement aux organisations syndicales ce mardi. Face aux difficultés budgétaires, la Nouvelle-Calédonie souhaite toujours réduire sa masse salariale. Mais elle s’est donnée cinq mois pour s’entendre avec les partenaires sociaux sur les mesures à prendre, à court et moyen termes.


800 millions d’économies à trouver

Le gouvernement mise sur 800 millions CFP d’économies pour compenser ses baisses de recettes. Même s’il se dit ouvert à la discussion, réduire la masse salariale est depuis longtemps envisagé.
« Le ratio de la masse salariale sur les recettes du gouvernement est de 46% alors que la norme c’est 36 %. Nous sommes 10 % au-delà du raisonnable » explique Vaimu'a Muliava, le membre du gouvernement en charge de la fonction publique, présent, avec quatre autres membres de l’exécutif, à la réunion avec les syndicats. « Donc est-ce que les discussions doivent avoir lieu ? Oui, dans la négociation, mais dans un objectif de performance ».
 

L’exemplarité  

Les partenaires sociaux, eux, se disent satisfaits d’être consultés sur ce dossier sensible. Ils proposent plusieurs pistes pour redresser les comptes. 
Le Soenc fonction publique, qui avait déroulé les banderoles dès 7 h ce matin, demande au gouvernement de faire preuve d’exemplarité en termes d’économies.
« Nous, on pense aux collaborateurs qui sont à plus d’un million de salaire par exemple. On pense aux véhicules de fonction, aux chauffeurs, aux indemnités… On pense au sénat coutumier, on pense au CESE. Il y a beaucoup de pistes pour faire des économies et on veut les chiffres. Si on ne nous donne pas toutes les cartes, nous, il ne faut pas nous raconter d’âneries » martèle Judicaël Eschenbrenner, secrétaire général du syndicat.
 

Dans l’attente des chiffres du rebond

Même discours à la Fédération des fonctionnaires, qui réclame des chiffres avant de s’engager sur des mesures d’économies.
« Par exemple, à l’issue de la crise Covid, il y a eu un rebond économique, on le sent, mais on n’arrive pas à le mesurer » explique David Meyer, le secrétaire général du syndicat. « Est-ce qu’il est de un, deux, trois pour cent, on n’a aucune donnée. Or, l’IEOM et l’ISEE ont été extrêmement rapides pendant la crise à dire combien on avait perdu de milliards. Donc, nous, on aimerait au moins la même vitesse pour dire de quel ordre est le rebond, parce que derrière, les mesures d’économies ne seront pas les mêmes évidemment ».

Une prochaine réunion est prévue d’ici une à deux semaines. D’ici là, le gouvernement a donné son assurance que tous les salaires seraient payés en décembre, contrairement à ce craignaient les syndicats.

Le reportage de Bernard Lassauce et Cédric Michaut 
©nouvellecaledonie