Moses Simon saccade sa course d'élan et trompe Nübel, le portier monégasque. Sur la ligne médiane, les joueurs nantais choisis pour la séance de tirs aux buts explosent de joie. Antoine Kombouaré se retourne face au public, les poings serrés, pour exulter, alors que la foule massée dans le stade descend des tribunes pour envahir la pelouse. Le FC Nantes du technicien kunié a une nouvelle fois bouleversé le peuple jaune et vert. Après avoir sorti Sochaux (L2) aux penaltys en 32e de finale, les amateurs de Vitré (National 2) 2-0 au tour suivant, puis Brest (L1) et Bastia (L2) sur le même score de 2-0, les Canaris ont fait tomber le 9e de l'élite, Monaco, dans le dernier carré.
Dans une ambiance folle, le match a pourtant mal démarré. 12e minute, le Monégasque Vanderson dépose un coup-franc excentré côté gauche sur la tête de son stoppeur Maripan. Sa déviation de la tête ne laisse aucune chance au gardien (1-0). La réaction est rapide. Moins de dix minutes plus tard, Maripan est contré par l'attaquant nantais Kolo Muani devant la ligne médiane. Le futur joueur de Francfort file vers le but opposé et sert Simon. Sa passe, contrée par le tacle de Sidibé, se transforme en but (1-1).
Ascenseur émotionnel
Les deux équipes font jeu égal, jusqu'à cette énorme occasion pour Ludovic Blas en fin de première période. Il rate le cadre grand ouvert après un superbe service acrobatique de Kolo Muani. Monaco est tout près de prendre l'avantage après une louche de Ben Yedder mise en corner par Merlin (72e), mais c'est le FCN qui fait la différence. Simon centre dans la surface et trouve Kolo Muani qui voit sa frappe contrée par Sidibé au sol. Samuel Moutoussamy a bien suivi et donne l'avantage aux hommes de Kombouaré (2-1, 74e).
L'avantage, cependant, ne dure guère. Sur le coup d'envoi, Monaco obtient une faute à 40 mètres des cages adverse, et joue rapidement le coup-franc sur l'aile droite. Le centre de Vanderson atterrit sur Myron Boadu qui égalise de la tête (2-2, 74e). Le score ne bougera plus. Nantes l'emporte finalement aux tirs aux buts. Durant la séance, son gardien Rémy Descamps stoppe le tir de Wissam Ben Yedder, et voit la frappe de Tchouaméni s'envoler au-dessus de sa barre transversale. Ses partenaires, eux, ont tous marqué.
Antoine Kombouaré : monsieur Coupe de France
Pour la cinquième fois de sa carrière, Antoine Kombouaré vivra une finale de Coupe de France. Il en a remporté deux en tant que joueur avec le Paris Saint-Germain en 1993 et 1995, et une autre en tant qu'entraîneur du PSG en 2010. Club avec lequel il avait aussi perdu celle de 2011. Amener le FC Nantes à ce stade de la compétition est un immense exploit, lorsque l'on se souvient que l'équipe était au bord de la relégation à l'arrivée du Kunié la saison passée. Elle s'est maintenue après un barrage gagné contre Toulouse en mai dernier, et ne cesse de surprendre depuis. En Ligue 1, après 26 journées, elle occupe la 7e place devant le champion en titre, Lille, mais aussi Monaco et Lyon. En Coupe de France, elle revient en finale, 22 ans après sa dernière apparition à ce stade de l'épreuve. Les Canaris l'ont gagné à trois reprises (1979, 1999, et 2000).
Un moment savoureux pour Antoine Kombouaré, devant la sélection calédonienne invitée à regarder le match juste derrière lui, en tribune.