Dès le mois de janvier, après les fêtes, les footballeuses de l’AS Academy féminine étaient mobilisées pour la préparation physique : des séances de sprints, de pompes, des exercices sur vélo, chapeautés par une spécialiste, Caroline Favier. Voilà un peu plus d'une semaine, une seconde phase a débuté avec l'organisation de matchs amicaux contre des adversaires plus physiques et techniques.
L'entraîneuse, Coralie Bretegnier, privilégie des oppositions face à des garçons. Dimanche dernier, c'était les moins de 15 ans de l'AS Magenta. Tout est mis en place pour être performant lors de la deuxième édition de la Women Champions League d'Océanie aux Iles Salomon, mais il reste un problème majeur : l'aspect financier qui pourrait potentiellement empêcher le club de s'aligner.
"On continue de frapper aux portes pour boucler notre budget"
"Nous bénéficions d'une aide d'1,5 million de francs CFP de la fédération calédonienne et l'OFC, la confédération océanienne, finance le déplacement et l'hébergement de 18 joueuses et trois membres du staff technique. Cela ne couvre pas tout nos frais. On a choisi de partir avec un médecin, un kinésithérapeute, une entraîneuse principale accompagnée de son adjoint, et un autre en charge des gardiens. Notre vice-présidente, Meriba Karé, doit venir pour nous servir d'interprète lors des réunions techniques de l'OFC et de manager d'équipe. Il faut également se charger de la logistique, précise Valérie Poigoune, la présidente.
Le gouvernement doit nous recevoir, les provinces ne nous ont pas répondu, ni les communes. Il y a pourtant des joueuses de tout le territoire dans cette équipe. On a contacté beaucoup de potentiels partenaires privés mais aujourd'hui on a très peu de réponses. Notre partenaire principal traverse une période délicate dans le secteur du nickel. On continue de frapper aux portes et on espère que quelqu'un nous ouvrira pour trouver ce qui nous manque pour boucler notre budget
Valérie Poigoune, présidente de l'Asaf
Un effectif rajeuni, renouvelé pour moitié
Une incertitude pesante avant le début d'une compétition qui promet d'être plus relevée que la précédente, en raison de la présence des néozélandaises d’Auckland United FC dans le groupe B, avec l’Asaf. "Cela fait longtemps que l'on attend la chance de pouvoir se mesurer à un club néozélandais et les filles sont plutôt motivées à l'idée de les rencontrer. Elles savent que ce sera un gros morceau et que l'on sera en difficulté, mais c'est le challenge qui les anime aujourd'hui, confie Coralie Bretegnier.
Sans la capitaine Edsy Matao et la buteuse Christelle Wahnawé qui ont pris du recul pour raisons personnelles, et sans la gardienne Lorenza Hnamano partie dans l'Hexagone rejoindre l'armée, de nouvelles cadres vont diriger un effectif rajeuni, renouvelé pour moitié. "Nous avons conservé des joueuses importantes comme Alice Wenessia et Laëtitia Leme qui vont prendre de nouvelles responsabilités dans l'équipe", détaille la coach.
Une "expérience incroyable et unique"
Cette dernière n'a rien oublié du parcours magique de 2023. "C'était une expérience incroyable et unique. On est très fière de défendre notre titre. On est très motivé même si l'équipe est assez jeune. Il faut beaucoup de concentration, de rigueur, et respecter les consignes des coachs. Ce que j'aimerais c'est de faire une bonne entrée dans le tournoi, et d'essayer de remporter tous nos matchs".
L’Asaf, multiple championne de Calédonie et titrée en Océanie, mérite sans aucun doute un coup de pouce pour avancer dans ses projets. Rares sont les clubs qui allient résultats et structuration comme elle peut le faire avec son école de football, et le soutien scolaire qu'elle propose.