FOOTU17: la loi des Bleus, l'honneur des Cagous.

L'équipe de France a fait la différence sur les côtés.
Le premier match des Calédoniens en Coupe du Monde s'est soldé par une large et logique défaite, 7-1. La seconde période reste un motif de satisfaction pour des amateurs qui se sont battus jusqu'au bout, avec un but historique et un penalty sauvé.

La France au-dessus


Cela s'annonçait compliqué, et le score final reflète la différence de niveau entre des joueurs amateurs et d'autres, passés récemment professionnels ou en passe de l'être. Ils ne vivent pas le même quotidien, pas la même concurrence dans leurs championnats respectifs, et à ce niveau mondial, faire une performance contre de tels talents relève de l'exploit. 
Avec des joueurs du PSG, finalistes de la Ligue des Champions 2016 des moins de 19 ans dans l'effectif, un attaquant et un milieu offensif de l'OL, passés professionnels, il était difficile de rivaliser. Difficile également de rentrer dans un match d'une telle ampleur, télévisé dans le monde entier, devant 12 700 spectateurs (et non 23 000 comme annoncé) en Inde, face à la France.
12 700 personnes dans le stade, une première en Mondial : de quoi être impressionné.

Des Cagous timorés


Le manque d'intensité des Cagous en début de rencontre et trop de distance défensive ont permis à leurs adversaires de dérouler leur jeu. Alors que le staff s'attendait à voir des Bleus jouer intérieur et rapidement vers l'avant, c'est davantage sur la latéralité que s'est fait la différence. La France via son organisateur Claudio Gomes a constamment cherché ses ailiers en étirant au maximum le jeu. Battus en vitesse sur les débordements, la sélection de Dominique Wacalie a rapidement pris l'eau. En attaque, avec un seul joueur en pointe, elle n'a jamais véritablement pesé dans le camp français, sauf sur coup-de-pieds arrêtés. Les passes, pas suffisamment appuyées, l'ont également empêché de produire du jeu. 

4-0 en une demi-heure


Dès la 5e minute, Bernard Iwa a marqué contre son camp après un centre devant le but calédonien. A la 20e, Il était dépassé sur son côté gauche et le centre en retrait d'Adli était repris en force par Gouiri pour le 2-0. Sur le troisième but, le latéral Enoka est remonté trop tardivement pour jouer le hors-jeu. Couverts, Chadli et Gomes ont pu filer dans l'axe du terrain vers la cage cagoue, le premier servant le second pour battre un Kecine abandonné par ses défenseurs. Dans la foulée, Gouiri marquait le quatrième but d'un nouveau tir puissant, avec un peu trop de liberté. La première mi-temps s'est achevé sur un score plus lourd de deux buts, 6-0, après des réalisations de Caqueret, profitant d'une tête en retrait magique d'Adli, et un nouveau csc de Wanesse.
Les Cagous ont souffert dans le domaine aérien.

1-1 sur les 45 dernières minutes


Le motif d'espoir pour la suite de la compétition réside dans cette seconde période davantage maîtrisée par les hommes de Dominique Wacalie et David Baltase. Une réaction d'orgueil symbolisée par le bel arrêt d'Unë Kecine sur le penalty de Caqueret, consécutif à une faute de Wenisso sur Geubbels (52e). Le portier de Qanono dont la grand-mère, Tila, et la soeur de celle-ci, Séra, étaient en tribune VIP pour ce match, a été le meilleur joueur côté cagou. Malgré les sept but encaissés au final, il a sauvé à plusieurs reprises son camp par des interventions décisives. Blessé en fin de match, il a du rester sur le terrain en raison des trois changements déjà effectués par son staff technique.
Hlemu, Thahnaena et Wenisso sont tous les trois rentrés en seconde mi-temps.
La France a marqué six fois en première période.

Wadenges, un but historique


Cameron Wadenges s'est battu jusqu'au bout lui aussi. Et il a été récompensé. Sur un coup-franc excentré côté droit, frappé fort au point de penalty, le stoppeur a jailli devant son vis-à-vis pour reprendre du haut de la cuisse le ballon. Un but historique. C'est le premier du football calédonien dans une Coupe du Monde ! Sur le banc, joueurs et entraîneurs ont sauté de joie. Marquer à ce niveau de compétition-là, face à l'équipe de France, a de quoi faire chavirer de bonheur. Même si la joie a vite été ternie par un 7e but tricolore de Wilson Isidor dans la minute suivante.

Se remobiliser


Il s'agit désormais de passer à la suite, dans l'idée d'obtenir des points pour la suite du tournoi dans ce groupe E. Une tâche qui s'annonce très compliquée. Hier soir, le Japon était en démonstration face au Honduras (6-1). Une prestation très impressionnante à l'image du triplé inscrit par Nakamura en première période. La qualité technique et la vitesse d'exécution des Japonais laisse pantois. Ils ont l'avantage également d'être soutenus très bruyamment par une forte communauté de compatriotes résidant en Inde, pour des chantiers de sous-traitement. Hier, le show en tribune était à la hauteur de celui visible sur le terrain. Quant au Honduras, prochain adversaire des Cagous mercredi, il apparaît comme un rival très solide physiquement et joueur offensivement (malgré la lourde défaite concédée).