L’Agenda 2030 projette un monde industriel respectueux de l’environnement et recourant de manière rationnelle aux ressources naturelles. Emmanuel Macron a annoncé mardi à l'Élysée un plan d'investissement de 30 milliards d'euros sur cinq ans visant à développer la compétitivité industrielle et les technologies d'avenir en France.
"On doit pour cela continuer de convertir ce qu’on appelle notre parc automobile et donc à faire que les vieux véhicules polluants soient remplacés par des nouveaux véhicules électriques ou hybrides", a déclaré Emmanuel Macron.
Il a ajouté : "Ce que nous ne voulons pas, nous, nation de l’automobile, c’est devenir la nation qui roulera le plus vert avec des voitures qui ne seront pas produites chez nous. Ça n’a aucun sens de faire ça."
Réussir cet objectif ambitieux et indispensable n’est pas un "rêve impossible" a poursuivi le Président de la République.
Pour fabriquer les batteries des véhicules électriques, il faudra beaucoup de nickel. Entre 40 et 80 kilos selon la taille de la voiture. La France peut compter sur deux usines chimiques de transformation : l’une est en Normandie et l’autre en Nouvelle-Calédonie.
La Finlande est aussi un producteur européen de minerai et de nickel de haute pureté.
Ainsi, Renault a signé un important accord d’approvisionnement avec le mineur finlandais Terrafame. A Bordeaux, le français Saft, filiale de TotalEnergie produit des batteries qui ne sont pas uniquement destinées aux voitures électriques. Il vient de remporter le contrat du métro de Moscou.
On le sait, la France dispose d’un groupe minier responsable, résolument orienté vers l’industrie verte et la revalorisation écologique des anciens sites miniers, en Nouvelle-Calédonie et au Gabon : le groupe Eramet.
En Nouvelle-Calédonie toujours, la grande Usine du Sud (Prony Resources) monte en puissance. Elle produit désormais plus de 3000 tonnes par mois de nickel de haute pureté pour les véhicules électriques.
Deux grands projets de centrales électriques innovantes visent à décarboner la production métallurgique du Territoire.
Ces dernières années, la France a investi près de 2 milliards d’euros dans le soutien à la modernisation et à la compétitivité de l’industrie calédonienne du nickel.
Le changement, c’est aussi un changement de culture. On a besoin d’aller sur les technologies de rupture, d’innovation. On a commencé à le faire sur les batteries. On doit continuer à le faire sur, justement, les nouveaux véhicules. Mais tout cela ne sert que s’il y a une vraie stratégie coopérative, en particulier de nos grands constructeurs. Si les constructeurs français ne jouent pas le jeu, je le dis ici par ce qu’ils ont leur part, cette affaire ne réussira pas
Rappelant que "les 30 dernières années ont été cruelles pour l'industrie automobile française", le chef de l'Etat a jugé cette objectif "atteignable" si "il y a une vraie stratégie coopérative, en particulier de nos grands constructeurs".
"Il faut sécuriser l’accès à nos matériaux, aux matières premières, garantir nos approvisionnements en métaux mais aussi développer le recyclage".
"Pour produire demain nos batteries au nickel, nous avons commencé la cartographie de nos moyens. Il s’agit aussi, dès maintenant de faire surgir des acteurs français, notamment du recyclage", a conclu le chef de l'Etat.