Génétique, charte, environnement : Adeline Lescane, directrice de l'Upra bovine, invitée de la matinale

Adeline Lescane, Directrice de l'UPRA Bovine
L'Upra bovine fête cette année ses 40 ans. L'occasion de revenir avec sa directrice sur les missions et les perspectives de l'association. Adeline Lescane était l'invitée de la matinale jeudi 3 novembre.

Créée en 1982, l'Unité de promotion de races animales (Upra) bovine, regroupe 180 éleveurs de bétail. Depuis 40 ans, elle travaille à améliorer le cheptel et donc la viande bovine calédonienne. En première ligne, la tropicalisation des animaux. Selon la directrice de l'Upra bovine, Adeline Lescane, "il y a 40 ans, 100 % du bétail était de races européennes, pas forcément adaptées au contexte tropical puisqu'elles sont plutôt habituées au climat tempéré. Aujourd'hui, environ 66% des déclarations de naissances enregistrées à l'Upra sont des races tropicalisées. La plus connue reste le brahmane, mais il y a une panoplie de dix races différentes qui vont être plus ou moins tropicalisées".  

La génétique au service de la performance et de l'environnement

Cette tropicalisation a été possible grâce au développement de la génétique. Il n'est pas ici question d'organismes génétiquement modifiés (OGM) mais de sélection génétique. "Ce qu'on a surtout développé, ce sont les inséminations artificielles. Ça permet vraiment de s'alimenter en génétique de haute qualité depuis la Métropole et l'Australie. Ces pays ont des populations d'animaux beaucoup plus développées que nous, donc forcément, choisir le meilleur des meilleurs parmi des centaines de milliers d'animaux, c'est plus efficace que chez nous où on va être limité à 1000 ou 2000 animaux". Autre technique mise au point plus récemment : la lecture de génome. Elle permet de connaître, avant même la naissance des veaux, la qualité future de la viande ou sa résistance aux conditions tropicales (chaleur, humidité, tiques…)

Selon la directrice de l'Upra, la tropicalisation des animaux permet aussi une meilleure prise en compte du bien-être animal et de l'impact environnemental : les animaux souffrent moins de la chaleur et leur résistance aux tiques permet de limiter l'utilisation des produits chimiques contre les parasites. "Il y a 40 ans, on baignait les animaux quasi-systématiquement tous les mois. Aujourd'hui, on a réussi à réduire ce chiffre de 70 %, c'est-à-dire qu'en moyenne on les baigne trois fois par an. De nombreux élevages ne baignent même plus du tout le bétail"

Une charte bovine 2.0

Pour célébrer les 40 ans de l'Upra bovine, une nouvelle charte sera signée ce 4 novembre, dix ans après la première. Réunissant l'ensemble des acteurs de la filière, elle a trois objectifs : " le premier, c'est l'organisation de la filière. L'idée est de renforcer le lien entre la partie production et la partie consommation pour être sûr que tout est en adéquation. Le deuxième volet, c'est la technicité. Tout ce qui permet d'améliorer les performances dans les élevages. Et le troisième volet, c'est le foncier sur lequel on a pas forcément la main mais où on veut être force de proposition".

Un entretien à retrouver ici