Conséquence de la pandémie mondiale, les prévisions de Glencore pour l'ensemble de l'année ont été revues à la baisse, notamment pour le cuivre, le zinc, le nickel ou encore le ferrochrome. Les estimations pour le nickel (+4%) sont positives au premier trimestre. "L'arrêt de maintenance prévu sur une ligne de production (sur deux) chez KNS en Nouvelle-Calédonie a été prolongé, avec un redémarrage retardé d'environ deux mois" a encore indiqué Glencore.
Les chiffres publiés dans le rapport trimestriel (T1) affichent une progression de 20 % de la production de KNS au premier trimestre, (6 000 tonnes de nickel T1 2020 contre 5 000 tonnes au T1 2019.
Hausse modérée de la production
La production propre de nickel dans les usines de Glencore a été de 28.200 tonnes de nickel au premier trimestre, elle était supérieure de 1100 tonnes (4%) à celle du premier trimestre 2019, avec des améliorations au Canada (INO) et en Nouvelle-Calédonie (KNS) venant compenser des opérations de maintenance en Australie (Murrin Murrin.) Alors que la demande mondiale était déjà en berne, ainsi que le prix de vente du ferronickel, Glencore affiche des résultats plutôt positifs au premier trimestre, mais ils seront à comparer à ceux du second trimestre quand la récession mondiale aura fait connaitre ses effets sur la production du nickel.
Défi sans précédent
Qualifiée de "défi sans précédent" par le directeur général Ivan Glasenberg, les implications de la pandémie ont jusqu'à présent été "gérables", la majorité des installations continuant de fonctionner relativement normalement. Les prévisions pour l'ensemble de l'année ont toutefois
été adaptées pour prendre en compte les ajustements dans certains pays. Le géant des matières premières basé en Suisse, envisage néanmoins des coupes dans ses dépenses d'investissement de l'ordre de 1 à 1,5 milliard de dollars en 2020, a-t-il déclaré jeudi, sans plus de précisions, lors de la publication de son rapport de production.
Le groupe, dont le siège est en Suisse a dû suspendre ses activités sur plusieurs sites en raison de la pandémie de Covid-19. Au Québec, la production a repris dans sa mine de nickel de Raglan, les pertes après la suspension des activités se limitant à l'équivalent de moins d'un mois de production, a précisé le groupe suisse.
Les difficultés d'un géant des matières premières
Glencore a continué à éprouver des difficultés dans l'extraction de cuivre au premier trimestre, en baisse de 9% à 293.300 tonnes. Aucune production n'a été enregistrée à Mutanda, en République démocratique du Congo (RDC), ni à Mopani en Zambie en raison de travaux de maintenance. Les tonnages de zinc (+13%) se sont inscrits en hausse grâce à la co-entreprise d'Antamina et au redémarrage au troisième trimestre 2019 de la mine Iscaycruz au Pérou. La société minière et métallurgique se montre malgré tout confiante: "Grâce à notre solide position de liquidité et notre modèle d'affaires résilient, nous sommes bien positionnés pour évoluer dans les défis actuels".
Les volumes de charbon de leur côté ont reculé de 4% à 31,9 millions de tonnes, sous l'impact de difficultés opérationnelles en Afrique du Sud notamment. Les participations dans des projets pétroliers ont profité de l'accroissement des opérations au Tchad et des barils de pétrole du champ de Bolongo, au Cameroun. La progression a atteint 58%, pour un total de 1,8 millions de barils. Du fait de la chute des cours et des productions depuis la crise du coronavirus et la récession mondiale qui l'a accompagnée, le géant suisse des matières premières piloté par le Sud-africain Ivan Glasenberg s'attend à un second trimestre bien plus difficile.