Le gouvernement s’attaque à l’alcool

La lutte contre la consommation excessive d’alcool déclarée grande cause du pays. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté ce mardi deux textes fondateurs. Après les déclarations à répétition et les mois d’inerties forcées, le gouvernement entend passer à l’action. 
Cette bataille pour la tranquillité mais aussi la santé publique se déclinera en six axes.
Tout d’abord la prévention de l’alcoolisme doit être au cœur de  toutes les politiques publiques en cours et à venir.

Des cibles prioritaires

Plusieurs cibles prioritaires ont été identifiées : la jeunesse évidemment avec un focus particulier sur la pratique dite du binge-drinking, les femmes enceintes pour les sensibiliser au syndrome d'alcoolisation foetale, mais aussi les salariés avec de nouveaux moyens de contrôle mis à disposition de l’employeur.

Hausse des taxes

Autre levier : les prix. L’augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées décidée la semaine dernière conduira à une hausse des prix à la consommation de 20 à 25 %. Annonce faite la semaine dernière et qui a suscité une vive opposition des producteurs, importateurs et revendeurs d’alcool prédisant de graves conséquences économiques et même sur l’emploi. A noter que les pratiques commerciales seront plus encadrées.

Publicité et promotion interdites

La loi du pays propose de considérer comme boisson alcoolique toute boisson comportant plus d'1,2 degré d'alcool par litre. Ainsi, la publicité, les promotions tarifaires sur les boissons alcoolisées, et plus globalement toute action de promotion de la consommation d’alcool seront interdites.

Des lieux sanctuarisés

Le gouvernement souhaite sanctuariser certains lieux sensibles. L’accessibilité à l’alcool devra être limitée, voire interdite dans les transports collectifs. De même des zones protégées seront délimitées autour des établissements de santé, les maisons de retraite, les établissements scolaires, les stades et tous les lieux susceptibles d’accueillir un jeune public.
 
Chaque collectivité devra s’attacher à protéger les mineurs en édictant - dans son champ de compétences- des règles spécifiques de protection des mineurs et de l’enfant à naître, et en durcissant les sanctions déjà prévues.
 
Le gouvernement s’est engagé à déposer au congrès les textes concrétisant cette délibération cadre avant la fin du 1er trimestre 2018.

Le reportage de Thierry Rigoureau et Gaël Detcheverry 

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