La Grande barrière de corail n'est pas en péril, selon l'Unesco

L'état de la Grande barrière de corail ne justifie pas son classement sur la liste du patrimoine en péril, a estimé le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, même si les épisodes de blanchiment et de mortalité suscitent toujours son inquiétude.
Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, réuni à Cracovie, a estimé qu'il n'était pas nécessaire d'inscrire la Grande barrière de corail sur la liste du patrimoine en péril, a-t-on appris jeudi auprès de l'institution. Dans une décision adoptée mercredi, le Comité note avec une «profonde inquiétude le blanchiment et la mortalité du corail qui ont affecté le bien en 2016 et 2017» dans les eaux australiennes. Mais il juge, cette fois encore, que la situation ne nécessite pas pour autant son inscription sur la liste du patrimoine en péril, selon la résolution transmise par la porte-parole du Comité, Anika Paliszewska.

«Accélérer les efforts»

Le Comité «accueille favorablement les avancées dans le lancement et la mise en oeuvre» des initiatives prises par l'Australie pour préserver la barrière, dans le cadre du «Plan de durabilité à long terme Reef 2050». Il «exprime sa satisfaction pour les importants efforts déployés par tous ceux impliqués dans la mise en oeuvre» de ce plan mais «encourage vivement l'Etat partie à accélérer les efforts pour s'assurer que les objectifs à moyen et long terme fixés par le Plan soient atteints, ce qui est essentiel pour la résilience globale du bien, en particulier en ce qui concerne la qualité de l'eau».

Menaces

La barrière, classée au patrimoine mondial depuis 1981, est menacée par la prolifération des acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux, ainsi que par des ruissellements agricoles. Elle a subi il y a peu deux graves épisodes consécutifs de blanchissement de ses coraux, imputés au réchauffement climatique.

«Cruciale» qualité de l'eau

«Le gouvernement [du Premier ministre Malcolm] Turnbull est engagé dans la préservation et la gestion de la Grande barrière de corail - un engagement rendu d'autant plus important par le blanchissement massif du corail», a réagi le ministre australien de l'Environnement, Josh Frydenberg. «Nous sommes d'accord avec l'appréciation du Comité consistant à dire que la question de la qualité de l'eau entrant dans la barrière reste cruciale», a-t-il souligné.

Greenpeace demande de faire plus 

Greenpeace estime pour sa part que le gouvernement australien n'en fait pas assez pour la barrière. «Ce qu'il faudrait faire, c'est réduire les subventions aux combustibles fossiles, interdire de nouvelles mines de charbon et présenter au monde un vrai leadership climatique», a estimé une de ses porte-parole, Alix Foster Vander Elst.