La grève des pharmacies commence dans la confusion

Il y avait foule, lundi matin, à la pharmacie normale de l'Alma.
Le mouvement de grève générale lancée par le syndicat des pharmaciens, suspendu puis finalement maintenu, a pris effet lundi. Acheter un médicament en pharmacie demande beaucoup de patience et de ténacité. Tour d'horizon d'une situation confuse. 
[MISE A JOUR DE MARDI]

Entre dimanche soir et 8 heures lundi, une feuille est apparue sur la devanture de la pharmacie située au Mont-Dore Sud, route de la Corniche. Elle confirmait que seulement quatre officines libérales étaient ouvertes aujourd’hui en Calédonie, celles qui sont «de garde».
Lundi juste avant que n'ouvre la pharmacie de La Corniche au Mont-Dore Sud.

Officines de garde

Ce lundi 14 août, la pharmacie de la Corniche accueillait donc les clients jusqu’à midi trente, puis de 13h30 à 18h30 (tél. : 43 25 00). Une autre était de garde pour la côte Est. La pharmacie de Houaïlou, qui se trouve au village. Elle était ouverte jusqu’à midi puis de 14h15 à 17h30 (tél. : 42 50 50).

Des libéraux ne font pas grève

Deux autres adresses ont été présentées comme étant de garde, l’une pour Nouméa et l’autre pour le Nord : la «pharmacie normale» située rue de l’Alma (de 7 heures à 19 heures; tél. : 27 27 02) et la pharmacie des Hibiscus au village de Koumac (jusqu’à 11h45 puis cet après-midi ; tél. : 47 59 60). Mais jointes par téléphones, ces officines précisent qu’elles ouvriront également les jours suivants.
Pharmacie ouverte également à Koné, par exemple, à part pour le 15 août. A Nouméa, un pharmacien qui confiait ne pas savoir s’il suivra le mouvement, ou pas, a ouvert en attendant de prendre une décision.
Et à Chepenehe, la pharmacie du Santal a fait un choix. « Nous sommes ouvert tous les matins jusqu'à midi, et l'après-midi pour les urgences, explique Jean-Christophe Razakazafy. Je suis solidaire de la grève, parce que le gouvernement attaque ce qui nous est nécessaire pour remplir notre mission. Mais il faut assurer la continuité des soins à Lifou.»

La pharmacie mutualiste de Normandie - Pont-des-Français, lundi matin.

Les mutualistes ne servaient pas tout le monde

Par ailleurs, les pharmacies mutualistes ne sont pas concernées. Celle qui se trouve sur la route du Sud, à la jonction de Normandie, du Pont-des-Français et de Yahoué, fonctionnait ce matin et il y avait du monde. Ouverte de 7h30 à 18h30 (tél.: 43 63 78), elle est d'ordinaire réservée aux ressortissants des mutuelles des fonctionnaires, du commerce, du nickel ainsi que des patentés et libéraux, sans oublier l’aide médicale Sud.
Celle de Pouembout reçoit les clients également en continu, de 8 heures à 18h30 (tél.: 47 32 17). Elle est normalement réservées aux ressortissants des mutuelles des fonctionnaires, du commerce et du nickel, ainsi qu'à l’aide médicale Nord.
Celle du centre-ville de Nouméa sert jusqu’à 18 heures (pharmacie de La Place, 29 rue Clemenceau; tél. : 27 31 57). Elle sert d'habitude les ressortissants de la mutuelle des fonctionnaires, du nickel, et de la mutuelle des patentés et libéraux.

Arrêté du gouvernement

Mais le gouvernement expliquait vendredi avoir pris un arrêté pour que, le temps de la grève des pharmaciens libéraux, les mutualistes délivrent des médicaments à toute personne munie d’une ordonnance.

Communiqué sur l'accès aux médicaments

Cet arrêté concerne aussi les pharmacies internes du Médipôle, des cliniques et du centre hospitalier nord. Seulement, le syndicat des pharmaciens a prévenu que lorsqu'il serait paru au journal officiel, il suspendrait les gardes prévues dans le cadre de sa grève générale. Précisons que l’autorisation délivrée par le gouvernement va de pair avec une réquisition du grossiste.


Files d'attente

Un chat hypocondriaque n’y retrouverait pas ses petits. En tout cas, la grève a vite engendré des inquiétudes parmi la population. Il y avait de longue files d'attente dès lundi matin dans les pharmacies ouvertes à Nouméa. Ecoutez le reportage de Marguerite Poigoune.

 

Mises au point du syndicat

Lundi à la mi-journée, le syndicat des pharmaciens s'est exprimé dans un communiqué. «Suite aux différentes informations qui nous sont parvenues, et pour clarifier la situation, nous souhaitons faire les mises au point suivantes», explique le SPNC, qui rappelle ses deux revendications : «l'arrêt immédiat du gel des prix» [des médicaments] et «la mise en place de la nouvelle formule de prix sur la base du document diffusé aux élus par la DASS».
Il confirme par ailleurs «que les pharmacies de garde dont la liste a été fournie […] continueront d'approvisionner les patients jusqu'à la date à laquelle les pharmacies mutualistes seront habilitées par le gouvernement à délivrer les médicaments aux non-adhérents». Le texte complet à lire ci-dessous.

Communiqué du SPNC lundi 14 août


Résumé global dans le reportage, diffusé lundi soir, de Gwénola Quéméner et Michel Bouilliez.

©nouvellecaledonie



Voici la liste, transmise par le syndicat, des pharmacies de garde dans le cadre de ce mouvement.