L'opérateur de l'habitat social en province Nord est en grève. Les salariés dénoncent les coupes budgétaires de la collectivité. Conséquences : l'association fermera les agences de Houaïlou et de Koumac dés le mois de mai. Une vingtaine de salariés sont concernés par la procédure de licenciement.
Marguerite Poigoune (SR) •
« 24 emplois menacés, 100 entreprises du nord en danger », ou encore « 1983 Tjibaou et Wetta fondaient Teasoa ; 2018 mise à mort de Teasoa », des banderoles placées sur la grille du siège de Teasoa à Touho, lisibles depuis la route. L'opérateur de l'habitat social souffrirait des restrictions budgétaires de la province Nord. "Les budgets alloués par la collectivité baissent depuis trois ans", affirme Edwin Hiotua, chef de projet à Teasoa pour la zone Est. "Avec 93% de budget en moins cette année, les conséquences sont trop nombreuses et inquiétantes", déplore t-il. Selon les employés, la province n’accordera que 18 millions de francs sur les 110 millions de budget annuel.
Les emplois menacés
Des licenciements de personnels sont prévus, près de la moitié dès le mois de mai. Autre conséquence, la fermeture des antennes de Koumac et de Houaïlou dans les prochaines semaines et la fermeture du siège de Touho, en 2019. Teasoa, qui entre dans sa 35ème année d’activités au service de la population du Nord, compte à ce jour plus de 4000 réalisations de maisons. Une centaine de petites et moyennes entreprises du Nord effectuent de la sous-traitance pour l'opérateur. 440 familles sont toujours en attente de leurs projets immobiliers. Mais alors "que vont devenir les bénéficiaires, les employés, et les partenariats ", les agents se posent aujourd'hui la question. Ces derniers expriment leur volonté de discuter avec la province Nord de leurs difficultés. La grève devrait se poursuivre jusqu’au 12 avril. Elle est reconductible selon l’évolution de la situation, assurent les employés.