Guerre en Ukraine : Canberra accuse Pékin de complaisance avec la Russie sur fond de marché du blé

Le Premier ministre australien Scott Morrison et le Président chinois Xi Jinping
L'Australie a reproché ce samedi 26 février à la Chine d'être "la bouée de sauvetage" de la Russie, pour n'avoir pas dénoncé son invasion russe de l'Ukraine. Le premier ministre Scott Morrison juge également "inacceptable" la décision de Pékin d'assouplir les restrictions sur les importations de blé russe.

C’est un mot d’ordre lancé par le monde occidental, mais force est de constater que la Chine n’est pas forcément sur la même longueur d’onde sur le sujet. 

"Le monde doit s'unir pour condamner la guerre russe en Ukraine", a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison, soulignant "le manque de réponse forte de la Chine".

Alors que l'invasion bat son plein, provoquant des sanctions sévères de l'Occident contre le Kremlin et ses alliés, Pékin a annoncé qu'elle autoriserait désormais les importations de blé russe. "Vous n'allez pas jeter une bouée de sauvetage à la Russie au moment où ils envahissent un autre pays. C'est tout simplement inacceptable", a réprimandé le Premier ministre australien.

Un quart du blé mondial produit par la Russie

L'accord, annoncé jeudi par les douanes chinoises, mais connu depuis début février, permettra les importations depuis toutes les régions russes contre sept seulement précédemment.

La Russie produit environ un quart du blé mondial, selon les chiffres des Nations unies, un commerce qui représente des milliards de dollars par an.

L'Ukraine représente 10% de la production mondiale, mais la guerre et les sanctions pourraient peser sur la production et aggraver la hausse des prix alimentaires dans le monde.

Les puissances occidentales ont dénoncé en bloc les actions militaires de Vladimir Poutine, sanctionnant banques, oligarques et fonctionnaires russes.

Appel au dialogue pour Pékin

De son côté, Pékin a appelé au dialogue et a exprimé sa compréhension pour les inquiétudes "raisonnables" du Kremlin en matière de sécurité.

Le Premier ministre australien n'a pas mentionné l'Inde, grand acheteur d'armes russes, qui s'est aussi gardé de condamner l'intervention militaire de Vladimir Poutine.

Mais il faut dire que les relations entre la Chine et l'Australie sont au plus bas. Les deux pays ne cessent de se dénoncer l'un l'autre et Pékin a imposé de nombreuses sanctions commerciales sur les produits australiens.

Scott Morrison a placé la Chine et la sécurité nationale au centre de sa campagne pour un second mandat lors d'élections qui doivent se tenir en mai.