Les habitants des Hauts de Marconi dénoncent toujours les malfaçons

L'affaire des logements des Hauts de Marconi à Ducos. Les 70 propriétaires des logements construits il y a une vingtaine d'années par la SIC dénoncent une nouvelle fois les malfaçons dont sont atteintes leurs habitations. Après sept années de procédures, rien n'est réglé.
L’ensemble immobilier des Hauts de Marconi, c’est un programme de 70 villas en accès très aidé à la propriété lancé par la SIC. Depuis dix ans les propriétaires ont vu les mauvaises surprises se multiplier. 
 

Une litanie de malfaçons

«  Au début, ils m’ont répondu que c’était une micro-fissure. Aujourd’hui, elle est traversante, on la voit à l’intérieur et à l’extérieur de la maison » explique Joseph Siweimene président de l'association des propriétaires de Marconi. « Toutes les maisons qu’il y a ici à Marconi, elles se divisent en deux ».
 Fissures sur les murs porteurs, poutrelles en béton armé éventrées sous la pression, toitures même plus fixées à la charpente, étanchéité inexistante : ces villas cumulent les malfaçons. 
«  Là en ce moment, quand il pleut, l’eau coule sur les murs partout autour de la maison » explique Lucien Gohoupe, propriétaire. « L’expert a rendu son rapport définitif l’année dernière, le 29 mars, et depuis on n’a pas de suites. On ne sait pas où on va ». 
 

La SIC pas responsable selon le rapport d’expertise 

Ce rapport d’expertise avait été ordonné par le tribunal en 2013. La SIC et les propriétaires avaient alors lancé une première procédure contre une quinzaine d’entreprises. Il a fallu attendre 2019 pour connaitre ses conclusions.
« Elles concluent au fait que la SIC n’est en rien responsable de ces malfaçons. Donc nous considérons que nous sommes exonérés de toute responsabilité dans la construction des Hauts de Marconi du fait de cette expertise judiciaire qui fait foi » explique Robert Satge, le directeur général de la SIC. 
 

Une nouvelle procédure judiciaire

En 2015, des travaux d’urgences avaient été ordonnés sur les toitures d’une dizaine de villas. Mais aujourd’hui, les dégâts se sont généralisés à l’ensemble des constructions. Et c’est une nouvelle procédure juridique qui doit être à nouveau lancée
«  La SIC se doit d’engager cette procédure contre les entreprises et qu’à l’occasion de cette procédure, les propriétaires des villas se joignent à cette procédure comme ça avait été le cas en 2013, lorsque ce procès à démarré, pour faire valoir leurs propres droits » souligne Me Stéphane Lentignac, avocat des propriétaires de Marconi. 
« Nous avons décidé d’engager des poursuites à l’encontre des entreprises qui avaient réalisé ce lotissement » confirme Robert Satge, le directeur général de la SIC. « Et mi-février, nous décidions d’assigner judiciairement l’ensemble des entreprises ayant participé à ces travaux ». 
Autre son de cloche du côté de l’avocat des propriétaires : «  A ce jour, à ma connaissance, je n’ai pas connaissance de ce qu’il y aurait trois mois, une procédure aurait été engagée » commente Me Lentignac.
 

Les familles se mobilisent

En attendant l’issue de ces joutes juridiques, des dizaines de familles vivent dans une forme de précarité sinon d’insalubrité.
Lassés par ces tergiversations, les habitants de Marconi entendent manifester leur mécontentement devant la SIC, l’organisme qui leur a vendu ce bien à la valeur désormais incertaine.
Le reportage de Bernard Lassauce et Franck Vergès 
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