Harcèlement scolaire : quelle aide trouver ?

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Alors que de tristes affaires ont remis le harcèlement scolaire au coeur de l’actualité dans l’hexagone, on fait le point sur la situation en Nouvelle-Calédonie et les dispositifs d’aide aux victimes et aux parents.

"Un élève m’insultait et me disait des méchancetés sur ma mère, on me rackettait, on me donnait des coups…" relate Gabriel, victime de harcèlement depuis le début de l’année dans son collège. Une situation grave que sa mère a découvert sur le tard. "On porte une grosse culpabilité, car on n’a rien vu (…) On se disait qu’on était peut-être des parents nuls" résume Erika, la voix fragile. 

Plusieurs canaux pour signaler une situation 

Comme elle, de nombreux parents doivent composer avec leur culpabilité et parfois leur impuissance, face à la douleur de leur enfant harcelé. Plusieurs canaux existent pour être entendus et trouver une solution, cependant Erika estime ne pas avoir été aidée et soutenue par la direction de l’établissement de son fils. De quoi se sentir démuni. C’est finalement au sein du pôle psychosocial de la police nationale, de SOS écoute et de l’Union des groupements des parents d’élèves (UGPE) que sa parole a été prise en compte. "Quand la violence à l’égard de l’enfant devient répétitive, on peut commencer à s’inquiéter et se dire qu’il s’agit d’un cas de harcèlement et que l’on doit accompagner." explique Florenda Nirikani, animatrice volontaire à l’UGPE.

A retenir, le numéro de SOS écoute, 05 30 30, à disposition des parents et des élèves pour déclarer une situation de harcèlement. Un numéro vert et gratuit. Au bout du fil, un professionnel proposera conseil et orientation.

Autre option, contacter directement le chef d'établissement ou encore le vice-rectorat au 26 62 44. L'objectif sera de dénoncer l'affaire et de demander des mesures pour que cesse le harcèlement. Le professeur principal, l'infirmière, le psychologue scolaire ou encore l'assistante sociale peuvent aussi être des relais utiles. 

Pour les cas les plus graves, il est également possible de porter plainte auprès des forces de l’ordre car les violences, menaces et injures, relèvent d'une infraction pénale. Un acte nécessaire si la situation perdure, malgré les alertes lancées aux personnels éducatifs. 

"Un phénomène difficile à appréhender" 

Comment réagir quand la communauté éducative n’a pas la bonne réaction ? Dans l’hexagone, la lettre du rectorat de Versailles aux parents de Nicolas, ce collégien qui s’est donné la mort début septembre après que ses parents aient prévenu l’académie, choque et interroge. Y compris sur le Caillou où la problématique persiste. 

Gérald Giacomino, conseiller sécurité auprès du vice-rectorat de Nouvelle-Calédonie, évoque la difficulté de repérer les signes de harcèlement scolaire. "C’est un phénomène difficile à appréhender parce que tous les protagonistes impliqués dans ce phénomène, les auteurs, les cibles ou les témoins, développent des stratégies pour rendre invisibles les actions (de harcèlement ndlr)." 

Pour mieux détecter les cas, un protocole a été mis en place sur le territoire. Des formations destinées à la fois aux personnels d’établissements et aux parents d’élèves."Nous avons de plus en plus de parents d’élèves qui viennent découvrir les avancées en termes de recherche, car nous sommes dans un changement de paradigme dans l’approche du harcèlement, développe Gérald Giacomino. Aujourd’hui on sait qu’un personnel expert dans un établissement (…) ne pourra pas déceler à lui seul ce qui se passe, il y aura une perte d’efficience si on n’est pas dans une mobilisation générale."

L'interview complète de Gérald Giacomino dans le journal télévisé de Steeven Gnipate le jeudi 21 septembre : 

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