Un grand pot commun, dans lequel cotise chaque adhérent, et qui sert ensuite à couvrir les frais de ceux qui en ont besoin. Voilà en résumé, le principe de fonctionnement d’une mutuelle.
Mécaniquement, la baisse du nombre d’adhérents, à la suite d’une perte d’emploi par exemple peut tout de suite avoir des répercussions. “C’est pareil pour la Cafat et pour toutes les entreprises qui vivent de cotisations. Moins il y a de cotisants, plus il y a de difficultés. Avec le contexte, et 10 et 15 000 personnes qui ont perdu leur emploi, ce sera demain des cotisants en moins. C’est ça qui nous fait peur”, indique Michel Julia, président de l’Union des mutuelles.
Situation fragile
Pour la mutuelle du Nickel, le plan social de KNS fait peser le risque de perdre 5 000 adhérents, soit 25% des effectifs. Pour la mutuelle du commerce, la perte pour le moment est plus faible, elle a commencé quelques semaines après le début des émeutes. Elle est estimée à 10%. “On a commencé à connaître à ce moment-là des demandes de résiliations. Notamment des entreprises touchées par les événements. Cette diminution d’effectifs s’est retrouvée dans la diminution des charges de prestations, qui étaient à rembourser à ces personnes précédemment”, explique Didier Courrier, directeur de la mutuelle du commerce.
L’équilibre persiste pour le moment, mais la situation est fragile. “Le point de bascule, sera lorsque nos cotisations moins nos prestations plus nos frais généraux, commenceront à dépasser le 100%. Cette hypothèse pourrait commencer à apparaître, si nous perdions 40% de nos effectifs d’entreprises. Si le dispositif chômage partiel devait s’arrêter au 30 juin 2025, très rapidement derrière, on pourrait se retrouver dans cette situation difficile”, poursuit le directeur de la mutuelle du commerce.
Une période compliquée qui ne devrait pas s'améliorer selon les mutuelles calédoniennes, tant que les entreprises et l’économie en général ne retrouvent pas des couleurs.