La Convention sur le Commerce international des espèces sauvages menacées est allée dans ce sens. Les bêches de mer sont victimes de leur surexploitation dans la plupart du Pacifique. Un constat d'autant plus regrettable que les holothuries auraient des vertus médicinales.
En Nouvelle-Calédonie, les pêcheurs en capturent quarante à cinquante tonnes par an. Un quota modeste au regard de la surexploitation mondiale, soixante-dix mille à cent mille tonnes chaque année.
« En Nouvelle-Calédonie, dans les débarquements des pêcheurs, on est sur une vingtaine d’espèces, mais en fait c’est surtout une dizaine qui sont particulièrement recherchées pour leur valeur commerciale. » Le quatuor de tête est composé de la « tété noire », la « tété blanche », l’ « holothurie grise » et l’ « holothurie mouton ».
Les incursions des bateaux bleus vietnamiens dans les eaux calédoniennes sont devenues très fréquentes ces dernières années. L’une des cibles favorites de ces braconniers est l’holothurie. La bêche de mer (ou biche de mer) est l’un des plats préférés des Chinois qui en ont fait un mets prestigieux doté de vertus médicinales.
« Il y a un côté traditionnel, çà faisait partie des plats favoris de l’empereur, donc qu’on se devait de consommer quand on faisait partie de la noblesse. Et de nos jours, c’est un peu le cas. Consommer de l’holothurie, c’est faire partie du gratin de la société » explique Pascal Dumas. « Et à côté de çà, il y a aussi des usages thérapeutiques depuis la nuit des temps en Chine. On leur prête notamment des vertus curatives anticancéreuses, peut-être même préventive contre le cholestérol, contre beaucoup d’affections. Les Chinois, traditionnellement, les ont dans leur pharmacopée. »
Un intérêt donc historique, culinaire mais aussi médicinal.
Un rôle crucial pour l’environnement
Outre ces propriétés curatives, les scientifiques ont établi le rôle crucial des holothuries dans leur milieu naturel. Elles se nourrissent de plancton et de détritus, contiennent les populations de bactéries aquatiques et contribuent à la régénération des fonds sous-marins. Le reportage d’Olivier Jonemann et Nicolas Fasquel