Huit conseils pour se prémunir du soleil calédonien

Une des façons de se prémunir reste le recours à la crème solaire.
En Nouvelle-Calédonie, la dangerosité des rayons ultraviolets atteint des sommets. Pour s'en préserver, et ainsi écarter le spectre des cancers cutanés, ou encore d'un vieillissement prématuré de la peau, il faut encore et toujours se protéger du soleil.

L’influence de la Niña n’y suffit pas : entre deux périodes de pluies diluviennes, gare aux coups de soleil ! Et pas pour une question de confort. La Calédonie est un endroit particulièrement exposé en la matière. Pour préserver sa santé, voilà ce qu’il est conseillé de faire.

1Se renseigner

Le soleil émet de la lumière visible, de la chaleur et les fameux ultraviolets, qui constituent la partie la plus dangereuse de ce rayonnement.  Vous connaissez l’indice qui mesure leur intensité ? Il permet d’évaluer le risque d’une exposition au soleil, et on peut le surveiller grâce à la carte diffusée sur le site de Météo France Nouvelle-Calédonie (cliquer sur l'onglet "prévisions", et ensuite "index UV").

Exemple, celle-ci, donnée en prévision pour le mardi 10 janvier 2023, prévoyait un indice de :

  • 13 à Koumac, Koné, Bourail, Yaté et Maré,
  • voire 14 à l'îlot Amédée, Nouméa, l'île des Pins, Belep, Pouébo, Hienghène, Canala, Ouvéa et Lifou.
Ce mardi 10 janvier, sur la carte des prévisions de Météo France NC, tous les indices UV sont entre 13 et 14, ce qui implique un risque extrême.

2 Prendre conscience du danger

Or, l’Organisation mondiale de la santé juge que le risque est :

  • faible avec un indice de 1 ou 2,
  • modéré entre 3 et 5,
  • élevé à 6 et 7,
  • fort de 8 à 10,
  • et extrême à partir de onze !

Bref, la Calédonie bat des records de dangerosité. En cause, une faible épaisseur de la couche d’ozone sous nos latitudes, qui ne filtre quasiment plus les rayons au cœur de la saison chaude. Mais ce n’est guère mieux en saison fraîche. 

3Connaître les conséquences

Quand la peau reçoit des UV, elle réagit en s’épaississant et en produisant de la mélanine. Le bronzage s'avère donc un mécanisme de défense. Et si les ultraviolets ont des effets bénéfiques en petite quantité, une surexposition peut entraîner toutes sortes de conséquences négatives. Sur la peau (coups de soleil, allergies solaires, vieillissement prématuré, cancers), sur les yeux (kératites, conjonctivites, cataractes...) et sur le système immunitaire.

Médecin généraliste, Cyril Duchateau développe : "Un quart d’heure suffit pour avoir un coup de soleil - la fameuse brûlure due aux UV-B qui vont brûler la cellule cutanée. Les risques à long terme, c’est le vieillissement prématuré de la peau - la peau qui va se flétrir et on va très vite bruler son capital soleil. Dans les jeunes années, éviter l’exposition des enfants. A long terme, continue-t-il, le vieillissement cutané avec des UV-A qui vont provoquer des cancers"A savoir le mélanome, le carcinome basocellulaire ou le carcinome épidermoïde, aussi appelé spinocellulaire (définitions à retrouver ici). 

Pour développer le sujet, revoyez l'émission Dakata consacrée aux maladies de peau

4 Vraiment faire attention aux plus jeunes

Le site de Météo France NC le rappelle (à cet endroit) : "En ce qui concerne les coups de soleil et les risques de cancer, la vulnérabilité au rayonnement UV dépend de l’âge et du phototype (…) Les bébés et les enfants, en pleine croissance et plus sensibles aux risques environnementaux que les adultes, sont particulièrement vulnérables." La peau des enfants, mais aussi des adolescents s'avère plus fine, avec un système pigmentaire encore immature. "La surexposition solaire au cours de l’enfance et de l’adolescence semble créer les conditions favorables à l’apparition d’un mélanome ou d’un autre cancer cutané au cours de la vie".

5 Ne pas s'arrêter à la couleur de peau

Certes, lit-on encore, "le type de peau (ou phototype) rend les individus plus ou moins vulnérables au risque solaire et notamment aux coups de soleil et aux cancers cutanés". Les peaux laiteuses et claires "ramassent" évidemment plus que les peaux mates et noires en termes de coups de soleil. "En revanche, les risques de vieillissement prématuré de la peau, de photosensibilisation, de lésions oculaires et d’immunosuppression concernent tous les types de peaux." Conclusion, tout le monde doit se protéger.

Scène de saison chaude à la baie des Citrons, en janvier 2023.

6 Se protéger

Comment se protéger ? On rappelle les basiques :

  • En restant à l'ombre, bien sûr, mais gare au phénomène de réfléchissement et de réverbération. Être sous un parasol ne garantit pas d'être préservé du soleil. Et comme les surfaces claires et brillantes renvoient le rayonnement UV, prudence décuplée en mer. Penser aussi à l'effet loupe : les gouttelettes d'eau sur le corps rafraîchissent la peau mais elles augmentent la pénétration des UV. 
  • En se couvrant, en particulier avec des vêtements qui s'y prêtent : chapeau à bords larges, lunettes de soleil adaptées à la protection contre les ultraviolets, habits plutôt amples mais tissés serrés ou spécialement anti-UV. 

J’ai un lycra total : le pantalon, le haut, manches longues, et les gants.

Marie-Jo, rencontrée à la plage à Nouméa
  • En mettant de la crème solaire. 

Voyez le reportage de David Sigal et Gaël Detcheverry : 

©nouvellecaledonie

7 Bien utiliser la crème solaire

  • En Calédonie, il vaut mieux privilégier une crème avec un indice élevé, au moins 30 ou 50 (conseils d'achat ici). Il est aussi conseillé d'utiliser une crème adaptée, non seulement au contexte, et à son type de peau, mais aux différentes parties du corps.
  • Pharmacien, Xavier Chauvin développe : "On prend un spray qui est plus fluide et qui s’étale facilement pour le corps. Pour le visage, on va prendre quelque chose d’un peu plus épais, qui va résister un peu mieux pour les parties les plus fragiles, c’est-à-dire le visage, les épaules, le cou." En se rappelant que l'écran total n'existe pas (une crème filtre les UV, mais elle en laissera toujours passer une partie).
  • Mettre une crème solaire, c’est bien. L'appliquer correctement, c’est mieux. Il est conseillé de l'apposer trente minutes avant de sortir et d'en remettre de façon régulière. "Au bout de deux-trois heures, on remet de la crème solaire", illustre le pharmacien. Voire plus souvent, selon ce qu'on est en train de faire et notre sensibilité au soleil. "Surtout quand on s’est essuyé. Surtout pour les enfants qui sortent de l’eau, qui rentrent dans l’eau, qui s’essuient en permanence."
  • Une crème à apposer en couche épaisse. "Le plus important, c’est la quantité. Il faut vraiment mettre, de la crème solaire." Sans oublier les zones plus sensibles que sont les oreilles, le nez, les lèvres ou la nuque.

Restent deux problématiques. Il y a l'impact écologique du produit : pensez à choisir une crème respectueuse de l'environnement, pour protéger aussi le plus beau lagon du monde (exemples ici).

Il y a aussi le coût. Chez notre voisin australien, confronté depuis longtemps au fléau des cancers de la peau, et devenu un champion de la prévention contre les dangers du soleil, un étudiant en médecine appelle à rendre la crème solaire gratuite.

Explications avec Grégory Plesse pour NC la 1ère : 

©nouvellecaledonie

Appliquer une crème solaire c’est peut-être mieux que rien. Mais c’est une fausse idée de penser qu’on va pouvoir s’exposer plus longtemps au soleil.

Cyril Duchateau, médecin généraliste

8 Se méfier des idées reçues

  • Il est conseillé d'éviter de s'exposer aux heures les plus chaudes de la journée. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne risque rien le matin. "Les mesures montrent qu’on peut recevoir, par exemple en novembre, en décembre, jusqu’à 20 % - 30 % de rayonnement ultraviolets en plus le matin que l’après-midi", illustre Alexandre Peltier de Météo France.
  • Car les ultraviolets ne chauffent pas. "Le risque peut rester élevé même quand il fait moins chaud." Etant invisibles, ils peuvent aussi causer des brûlures oculaires sans éblouir.
  • Autre chose à rappeler, la plupart des nuages ne filtrent pas les UV. On peut prendre un coup de soleil sans même voir le soleil.
  • Et si porter un habit de couleur claire donne une impression de fraîcheur, les teintes sombres absorbent mieux les rayons UV.

Ecoutez le reportage de Charlotte Mannevy :

Le bon réflexe à la plage, c'est de se protéger du soleil !