En 1983, la revendication du Front indépendantiste avait provoqué des tensions politiques, voire une montée des violences dans le pays. Georges Lemoine, secrétaire d'état aux DOM-TOM du gouvernement Mauroy, avait souhaité réunir les forces politiques autour d'une table-ronde.
•
23 Calédoniens et un secrétaire d’Etat réunis dans un château. Une mission : sortir de la crise politique qui règne en Nouvelle-Calédonie. Nous sommes le 8 juillet 1983, et pendant cinq jours, ces adversaires vont devoir se parler, s’écouter, se comprendre.
Un dialogue que réclamait la FNSC depuis des années.
« C’est la consécration des thèses que nous avons toujours défendues jusqu’à présent, c’est à dire le dialogue et la concertation, ce qui nous a permis de nous asseoir à cette table et d’en sortir quand même quelque chose de positif pour la paix sur le territoire. J’espère que cette paix sera retrouvée » expliquait à l’époque Christian Boissery, le président de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne (FNSC).
« Maintenant, nous avons tracé des perspectives qui nous permettrons dans les mois à venir d’élaborer un statut d’autonomie interne qui répond me semble-t-il à une double nécessité : calmer et stabiliser la vie politique et en même temps relancer l’économie de ce territoire qui en a grand besoin » déclarait alors Georges Lemoine.
A l’époque, Jacques Lafleur expliquait : « Le RPCR a assisté à un certain nombre d’échanges de vues. Il a appris un certain nombre de choses, il a retenu un certain nombre d’autres choses. Et il a constaté que sur un certain nombre de points, des désaccords fondamentaux existaient encore ».
« Il y a la reconnaissance du fait colonial qui pour nous est capitale. La reconnaissance de la légitimité kanak, qui est le pendant de la reconnaissance de la légitimité des autres ethnies sur le territoire et qui pour nous est capitale je pense pour la paix et la sécurité dans notre pays » commentait alors Jean-Marie Tjibaou, à l’époque leader du Front indépendantiste.
La paix durera seize mois. Le statut Lemoine qui renforçait l’autonomie de la Nouvelle-Calédonie n’aura fait que des mécontents au final. Il s’ensuivra le boycott actif des élections territoriales du 18 novembre 1984, et le début des Evénements.
Un sujet de Bernard Lassauce :
Pour aller plus loin, réécoutez cette émission de Terre d'Histoire et de partage en date du 26 juin 2018 avec Christiane Terrier et Christian Boissery.
Un dialogue que réclamait la FNSC depuis des années.
« C’est la consécration des thèses que nous avons toujours défendues jusqu’à présent, c’est à dire le dialogue et la concertation, ce qui nous a permis de nous asseoir à cette table et d’en sortir quand même quelque chose de positif pour la paix sur le territoire. J’espère que cette paix sera retrouvée » expliquait à l’époque Christian Boissery, le président de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne (FNSC).
Elaborer un nouveau statut
Ce face à face entre RPCR et Front indépendantiste que tout opposait alors est à l’initiative de Georges Lemoine, secrétaire d’Etat aux DOM-TOM. Son ambition, élaborer un statut transitoire à même de favoriser l’autodétermination du Territoire.« Maintenant, nous avons tracé des perspectives qui nous permettrons dans les mois à venir d’élaborer un statut d’autonomie interne qui répond me semble-t-il à une double nécessité : calmer et stabiliser la vie politique et en même temps relancer l’économie de ce territoire qui en a grand besoin » déclarait alors Georges Lemoine.
Le RPCR refuse l’accord
Mais d’accord, il n’y aura pas. Le RPCR quittera d’ailleurs les réunions, marquant là son opposition à la perspective de l’autodétermination imaginée dans le texte initial.A l’époque, Jacques Lafleur expliquait : « Le RPCR a assisté à un certain nombre d’échanges de vues. Il a appris un certain nombre de choses, il a retenu un certain nombre d’autres choses. Et il a constaté que sur un certain nombre de points, des désaccords fondamentaux existaient encore ».
Deux légitimités
Pour autant, ces cinq journées d’échanges auront été marquées par des avancées historiques contenues dans la déclaration finale de cette table-ronde, à savoir la reconnaissance de la légitimité des uns et des autres.« Il y a la reconnaissance du fait colonial qui pour nous est capitale. La reconnaissance de la légitimité kanak, qui est le pendant de la reconnaissance de la légitimité des autres ethnies sur le territoire et qui pour nous est capitale je pense pour la paix et la sécurité dans notre pays » commentait alors Jean-Marie Tjibaou, à l’époque leader du Front indépendantiste.
La paix durera seize mois. Le statut Lemoine qui renforçait l’autonomie de la Nouvelle-Calédonie n’aura fait que des mécontents au final. Il s’ensuivra le boycott actif des élections territoriales du 18 novembre 1984, et le début des Evénements.
Les souvenirs de Jean-Pierre Aïfa
L’ancien maire de Bourail a assisté au rendez-vous de Nainville-les-Roches. Jean-Pierre Taïeb Aïfa était membre de la FNSC et favorable à un accord. Il a livré ses souvenirs à Anne-Claire Lévêque :Naiville Les Roches itw Aïfa
Un sujet de Bernard Lassauce :
L’invité de la matinale
Yves Tissandier était l’un des participants à cette table-ronde de Nainville-les-Roches. Il était à l’époque secrétaire général du gouvernement. Il est revenu sur ces quelques jours avec Charlotte Mestre.Pour aller plus loin, réécoutez cette émission de Terre d'Histoire et de partage en date du 26 juin 2018 avec Christiane Terrier et Christian Boissery.