Flou politique et versions divergentes. À ce stade, il n'y a toujours pas eu de communication officielle de la part du Forum des Îles du Pacifique sur le report de sa mission en Nouvelle-Calédonie. Elle devait être pilotée par les Premiers ministres des îles Cook, Fidji et Tonga, du mardi 20 au samedi 24 août.
L'État a-t-il initié un report ?
"Si report il y a, ce n’est pas à l’initiative de l’État", précise une source proche de celui-ci, "qui a dit et répété qu’il reste prêt à accueillir cette mission d’information et de dialogue, à n’importe quel moment". Soit avant, soit après le sommet du FIP prévu à Tonga du 26 au 30 août.
Toujours selon cette même source, "l’État n’a pas écarté le président Mapou de l’organisation de cette mission, c’est lui qui n’a pas voulu y participer". Et d’ajouter que les décisions de l’État peuvent primer sur celles du gouvernement calédonien en matière de relations internationales, même si la compétence est partagée.
L’État a imposé le programme et le contenu de cette mission. C’est un manque de considération
Une source proche de Louis Mapou, le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie
Le risque d'une non-participation du gouvernement calédonien
Il n’y a pas eu de concertation, répond-on du côté du gouvernement. "L’État a imposé le programme et le contenu de cette mission. C’est un manque de considération", déplore une source proche de Louis Mapou, citant un courrier adressé au président du FIP par l’ambassadrice de la France pour le Pacifique.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), Véronique Roger-Lacan avait indiqué que "la mission du FIP sera[it] là pour condamner les violences et soutenir le dialogue". Laissant entendre qu’un accord avait été conclu avec Mark Brown, le Premier ministre des îles Cook, président du Forum et membre de la "troïka", le groupe de trois dirigeants, qui compose cette mission.
C’est, toujours selon cette source, la raison pour laquelle le président calédonien a décidé de ne pas participer à ces rencontres. Problème : sans Louis Mapou, qui a lui-même sollicité cette mission, et sans le gouvernement, qui est membre du FIP, elle ne peut pas venir en Nouvelle-Calédonie.
Les relations se sont-elles tendues entre l’État et le président Mapou ? Non, répond une source proche de l’État. Il n’y a, selon lui, pas de conflit.