Impôts des backpackers en Australie : un compromis a été trouvé

Récolte des pommes dans le Queensland.
Après plusieurs mois de controverse,  le gouvernement a pris sa décision : les impôts des routards vont bien être augmentés, mais moins que prévu initialement. Pour compenser le gouvernement gardera 95% de la pension de retraite des jeunes travailleurs étrangers.
Les backpackers détenteurs d'un visa vacances-travail échappent au pire : le gouvernement avait l'intention de taxer leurs revenus à 32,5% dès le premier dollar, alors que jusqu'à présent, ils ne payent pas d'impôts sur leurs premiers 18 200 dollars gagnés, et ensuite, le taux d'imposition est de 19%. Un compromis a été trouvé : à compter du 1er janvier 2017, leurs revenus seront taxés à 19% dès le premier dollar.
 
La mesure a été approuvée aujourd'hui par le gouvernement. C'est le ministre des Finances, Scott Morrison, qui l'a annoncé : « Au bout du compte, les backpackers pourront garder dans leurs poches des sommes équivalentes à ce qu'ils auraient au Canada et en Nouvelle-Zélande. »
 
C'était l'une des craintes des professionnels du tourisme et des agriculteurs : que ces jeunes routards préfèrent éviter l'Australie au profit de pays plus accueillants. Or, les backpackers représentent 25% de la main d'œuvre des fermes du pays. Ils sont notamment engagés pour cueillir des fruits et légumes. Et dans le Territoire du Nord, ils représentent 85% des ouvriers agricoles. Depuis près d'un an, les agriculteurs australiens n'ont pas ménagé leurs efforts pour faire reculer le gouvernement et ils affichent leur satisfaction, aujourd'hui.
 
Le ministre australien des Finances, Scott Morrison.
Ce n'est pas le cas de l'industrie du tourisme, qui dénonce l'augmentation de la taxe de sortie : elle passe de 55 à 60 dollars. Elle est généralement comprise dans le prix du billet d'avion. « Cela ne va pas régler le problème », affirme Margy Osmond, directrice du groupe Tourisme et transport. « L'industrie touristique est traitée, encore une fois, comme une vache à lait », s'emporte-t-elle.
 
Le gouvernement devait s'attendre à cette réaction, puisqu'il promet 10 millions de dollars à l'industrie du tourisme pour qu'elle fasse la promotion de petits boulots auprès des jeunes routards.
 
Cette réforme comprend deux autres changements importants pour les jeunes Européens et Asiatiques qui se rendent en Australie pour voyager et travailler : la demande de visa sera moins chère (elle passe à 390 dollars, en baisse de 50 dollars), mais 95% des sommes mises de côté par les employeurs pour la retraite des employés seront conservées par l'État. Le système n'est « pas destiné à financer les retraites des travailleurs étrangers, mais celles des Australiens », explique Scott Morrison.
 
Ces nouvelles dispositions fiscales devront être approuvées par les parlementaires. Le parti travailliste refuse, pour le moment, de prendre position.