La hausse des prix est une problématique centrale dans la vie des Calédoniens. C’est aussi un sujet primordial pour l’Institut d’émission d’outre-mer. En fonction depuis avril, Ivan Odonnat, son directeur général, a passé deux jours en Nouvelle-Calédonie après s'être arrêté en Polynésie.
Avec les acteurs de l'économie calédonienne, il a notamment évoqué la hausse des taux d’intérêt directeurs. Depuis août 2022, l’IEOM a fait de cette mesure son principal levier de lutte contre l'inflation dans les territoires d’outre-mer. Elle doit permettre de réduire la quantité d’argent en circulation et ainsi de stabiliser les prix. "Selon le dernier chiffre dont nous disposons, l'inflation est revenue un peu en deçà de 3%, ce qui est le signe que l’action menée porte ses fruits. Elle n’est pas achevée", indique Ivan Odonnat.
Mais si l’effet de la guerre en Ukraine semble derrière nous, avec une stabilisation des prix de l’énergie, les prix de l’alimentation restent très élevés. Une augmentation de 8% a été enregistrée en mai par rapport aux douze derniers mois. “Certains producteurs et distributeurs ont probablement cherché à préserver leur marge et répercuté les hausses de prix d’importation auxquels ils étaient confrontés sur leurs prix de vente", explique le directeur de l'IEOM.
Autre indicateur important : le climat des affaires. "Il reste à un bon niveau. On a une bonne distribution de crédit, tant du côté des ménages que des entreprises" et des entreprises en bonne santé. Les "défaillances, c'est-à-dire le nombre d’entreprises en redressement judiciaire, en procédure de sauvegarde ou en liquidation, restent assez maîtrisées. On est en deçà des niveaux que nous avions avant la période de pandémie et surtout, comparé à l’Hexagone, on est largement plus bas en rythme", rapporte le directeur de l'IEOM.
Pour Ivan Odonnat, les discussions en cours sur l’avenir institutionnel du territoire sont également un indicateur important. “Un dialogue est réamorcé, c'est un élément assez rassurant. (...) La confiance, c'est absolument essentiel pour le bon fonctionnement de l’économie", rappelle-t-il.