Après le passage de Lucas, l'heure est au nettoyage dans les communes du grand Sud. A Païta, commerçants et habitants du village évaluent les dégâts et tentent de remettre en état ce qui peut l'être. Les inondations sont parfois entrées jusque dans les maisons.
Branle-bas de combat dans le lotissement Bernard au Centre du village de Païta où chacun essaie de sauver ce qu'il peut. Après les inondations causées par la dépression Lucas, les habitants du quartier multiplient les aller-retour vers les égouts où les eaux boueuses sont déversées. Vanessa Tjohoredjo, qui tient un salon de beauté, a pu compter sur l'aide de quelques membres de sa famille. La jeune femme qui nettoie le sol, genoux à terre, explique : « Depuis ce matin, on racle l’eau pour l’évacuer. On a ramassé les objets que nous pouvons sauver surtout le matériel de mon fonds de commerce ».
L’eau est montée jusqu’à 50 cm par endroit
Un salon de coiffure jouxte le salon de beauté. Devant le perron de sa boutique, Mymy est totalement déboussolée. « Cela fait dix ans que je tiens ce salon et c’est la première fois que je vois ma boutique dans un tel état ». A l’intérieur, de la boue partout. « J’ai dû annuler l’ensemble de mes rendez-vous car il a faut tout nettoyer », s’inquiète la coiffeuse. Dans le centre du village, l’eau est montée jusqu’à 40 voire 50 cm par endroit. Ce jeudi, certains commerces ont baissé le rideau.
Les dégâts au lycée Jean XVIII
A Ondémia, à la sortie Nord de Païta, les stigmates du passage de Lucas sont également visibles. Dans ce quartier, l’eau a traversé la route empêchant parfois les voitures de passer. « C’était impressionnant, tout le quartier était inondé. C’est la première fois que je vois l’eau qui dévale et rentre dans les jardins des maisons » raconte une habitante.
"On a évité le pire"
Ali Kobussi possède un petit commerce. Depuis les premières heures du jour, les employés nettoient les vitrines des réfrigérateurs et le sol de la boutique. « Nous avons été surpris par l’intensité de l’eau. J’ai un autre commerce, une pizzéria au centre du Village, et là, l’eau a tout reversé sur son passage ». Emile Kotereu qui vient acheter son pain, raconte « J’habite à la tribu de N’Dé, chez moi, l’eau atteignait les 30 cm. On a dû remonter les matelas et les meubles ». Mais Emile Kotereu se veut reconnaissant, « On a évité le pire. Heureusement, il n’y a pas eu mort d’homme ».
Foyers privés d'eau et d'électricité
Ce soir, sur l'ensemble du pays, plus de 1800 foyers sont toujours privés d'électricité. Le réseau d'eau a également été touché par la dépression Lucas. A Païta, les agents des sociétés de distribution sont mobilisés depuis 7h ce matin pour remettre en état les réseaux.
Reportage Dave Waheo Hnasson et Carawiane Carawiane
De nombreuses plantations détruites
Autre victime du passage de Lucas, l'agriculture. Antonio Takaniko se désole de voir ses plantations de bananiers, à proximité du Dock Socio-culturel, allongées sur le sol. Sabre à la main, il essaie de sauver quelques légumes. « Je suis découragé. Ici, j’avais planté des taros et des ignames. C’était pour nourrir la famille », lâche le quinquagénaire.
Certains commerçants ont entamé les procédures d’indemnisations. Entre nettoyage, inventaire des dégâts et réparations diverses, tous espèrent rouvrir leurs commerces la semaine prochaine.