Interdiction de la vaisselle jetable dans les fast-food : la Calédonie n'est pas encore concernée

En Calédonie, la fin de la vaisselle jetable dans les fast-food n'est pas pour tout de suite.
Terminés les gobelets et les cornets de frites en carton dans la restauration rapide, en Métropole. Depuis le 1er janvier, la vaisselle lavable est obligatoire pour les clients consommant sur place. Un virage que n’a pas encore pris la Calédonie, pourtant pionnière dans la lutte contre les emballages en plastique, il y a quelques années.

Eviter des montagnes de déchets en remplaçant les emballages de fast-food par de la vaisselle réutilisable. C’est l'un des volets de la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec). Depuis le 1er janvier 2023, les restaurants de plus de vingt couverts en places assises ont l’obligation de proposer une vaisselle réutilisable, en Métropole.

Les chiffres du ministère de la Transition écologique parlent d’eux-mêmes. Chaque année, la restauration rapide produit plus de 180 000 tonnes d’emballages jetables en France. Avec cette loi, le gouvernement national mise sur une éradication définitive de ces déchets d’ici 2040.   


Certaines enseignes s'y préparent

Premier concerné, le géant Mc Donald's a travaillé plusieurs mois en amont pour s’adapter à cette nouvelle mesure. Mais qu’en est-il en Calédonie, grande consommatrice de restauration rapide ?

Pour le moment, la mesure ne s’applique pas encore ici. Mais la directrice marketing de Mc Donald's Nouvelle-Calédonie, Marina Sauviat, confirme que l’entreprise s’y prépare. "Pour le moment, la vaisselle réutilisable n'est pas encore disponible à l’export. Elle était réservée pour le marché national et l’idée, bien sûr, c’est d’aller vers ce dispositif localement."


Investir dans le matériel et le personnel

Ce changement représente un vrai défi logistique. "Cela va nécessiter une réorganisation interne très importante, indique la directrice marketing de Mc Donald's Nouvelle-Calédonie. Il va falloir réaménager les locaux, pousser les murs dans certains restaurants, puisqu’il faut mettre en place ces systèmes de lavage à haute température pour pouvoir nettoyer ces nouveaux contenants."


Eviter les vols 

Autre défi auquel les enseignes de fast-food ont dû faire face dès les premiers jours de la mesure, en Métropole : "trouver une solution pour que ces nouveaux emballages ne soient pas emportés par les clients", anticipe Marina Sauviat. 

Comment suivre le mouvement ? La question se pose aussi pour l’autre grosse enseigne de restauration rapide du Caillou, Burger King. Mais la direction n’a pas souhaité répondre à notre demande d’interview. 


Le recours aux emballages moins systématique 

Certains fast-food, de plus petite taille, surfent déjà plus ou moins sur cette tendance en Calédonie. C’est le cas de Billy’s burger, en centre-ville de Nouméa, où près d’un client sur trois consomme sur place. Ici, pas de carton pour manger ses frites et son hamburger. Le repas est servi dans une panière lavable avec un fin papier pour seul emballage. 

Mais de là à "mettre des assiettes, des verres, et tout laver en fin de service"… Cette révolution amorcée en Métropole peut donner le vertige, confie Cyril Jugant, son gérant, qui vient de commander un conteneur entier d’emballages. 

Dans un fast-food de Nouméa.


"Ça va pas être simple" 

Stockage, réorganisation de l’espace et du travail, embauche : la logistique à mettre en place s’annonce extrêmement lourde pour les enseignes de restauration rapide. "On va devoir s’adapter, admet le restaurateur. Ça va pas être simple." 

Mais pas d’urgence pour le moment. Depuis l’interdiction des pailles, des couverts et des gamelles en plastique, il y a plusieurs l’années, aucun texte allant vers plus de sobriété en matière d’emballages n’a été proposé au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.  

Le reportage de Julie Straboni