L'interdiction du Roundup 360 soulève des questions

Roundup en vente, image d'archives.
Le tribunal administratif de Lyon a interdit la mise en vente du Roundup 360. Ce désherbant qui contient du glyphosate, un neurotoxique et perturbateur endocrinien classé «probablement cancérogène» par l’OMS. Et en Calédonie? Le glyphosate est-il toujours utilisé? Eléments de réponse.
Mardi, le tribunal administratif de Lyon annulait l’autorisation de mise sur le marché accordée au Roundup Pro 360. Ce désherbant de Monsanto qui contient du glyphosate. Il a notamment estimé qu’en l’autorisant début 2017, l’Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail - a «commis une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution». Aussitôt, la vente, la distribution et l'utilisation de ce désherbant ont été interdites. 
 

Pas homologué

En Calédonie, le Round up 360 n’est pas homologué. Mais cette décision soulève une question: si le produit est banni dans l’Hexagone à cause du glyphosate, pourquoi ceux qui en contiennent ne sont-ils pas interdits sur le Caillou? «Nous menons une lutte acharnée, en Nouvelle-Calédonie, parce que la réglementation est spécifique», développe Martine Cornaille, d'Ensemble pour la planète. «Les arrêts qui sont pris en métropole ne sont pas applicables de fait ici. Il faut qu’au travers de procédures, on fasse valoir la jurisprudence qu’ils constituent pour obtenir satisfaction sur des décisions locales.»
 

Référentiel européen, mais pas seulement

La présidente d'EPLP poursuit: «En plus du référentiel européen, le gouvernement estime qu’il peut homologuer, ici, des produits qui sont autorisés notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, pour ne pas qu’il y ait de distorsion de concurrence avec les productions locales. Sauf que nombre de ces subtances actives ou de ces produits commerciaux sont interdits par l’Europe.»
 

Des produits contiennent du glyphosate

Des produits contenant du glyphosate circulent ainsi en Calédonie. Selon la Direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales, leur quantité représente une cinquantaine de tonnes. La moitié à usage agricole, l’autre étant destinée aux collectivités et aux jardins. Pour ce qui est des particuliers, l’interdiction d’en importer est appliquée depuis le mois de février 2018. Avec tout de même la possibilité, pour les vendeurs, d’écouler leurs stocks dans les douze mois.  Il est donc tout à fait possible de tomber encore dessus dans les rayons jardinage et les magasins spécialisés.
 

Groupe de travail

Ajoutons que la Davar doit constituer en mars un groupe de travail pour faire le point sur cette problématique du glyphosate.