Certains métiers sont davantage confrontés que les autres aux barrages routiers. Urgences, dialyses et autres transports de malades nécessitant des soins chroniques… Tout au long des violences, des conducteurs d'ambulance ont traversé, comme ils le pouvaient, l'agglomération nouméenne. Zoom sur leur situation, ce lundi 27 mai, dans le journal de midi de NC la 1ère. Le président du syndicat des ambulanciers, Kamilo Tamole, en était l’invité.
"Quelque chose de formidable"
"Ce que nous faisons en ce moment est quelque chose de formidable", a-t-il salué, notamment à destination des agents. "Nos gens ont fait preuve de beaucoup de courage et d'abnégation, délaissant leur famille et leur foyer pour être au service de la population."
De barrage en barrage
À Medriko Peteisi, Kamilo Tamole a quelque peu décrit le quotidien de la profession. "Des départs très très tôt le matin, pour pouvoir transporter les gens dans de bonnes conditions. De nouvelles missions qu'on nous demande chaque jour davantage, pour les personnels hospitaliers, les médecins, les infirmiers, des techniciens. On essaie de passer les barrages qui, suivant les endroits, nous laissent passer à peu près normalement…" Le président du syndicat évoque des manifestants "très coopérants" à plusieurs endroits, pas partout. Un suivi psychologique des ambulanciers serait envisagé.
Des effectifs extrêmement contraints
Le tout avec un nombre d'ambulanciers extrêmement contraint. "Nous travaillons depuis le début de ces événements à effectifs réduits, voire de moitié, par société. Nous sommes très très très sollicités, surtout qu'il semblerait qu'il y ait une petite accalmie. D'autres collègues - les kinés, les orthophonistes-- ont envie aussi de reprendre leur activité." Ce qui implique des transports de personnes supplémentaires.
Incompréhension face à la fin de l'état d'urgence
Le président du syndicat des ambulanciers s'étonne toutefois que l'état d'urgence s'arrête. "C'est une mesure que je ne comprends pas du tout", réagit Kamilo Tamole. "Sur le terrain, je ne suis pas certain que le calme soit complètement revenu. Des barrages sont ouverts mais je ne trouve pas de sécurisation. Dans certains quartiers, les barrages érigés par les habitants ont été déblayés mais pour autant, je ne vois pas de sécurisation. Il faudrait sécuriser par un dispositif des forces de l'ordre, pour remplacer, parce qu'on n'est pas à l'abri d'un retour."
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