"J’ai ouvert une porte et j’en suis fière" : deux jeunes femmes transgenres racontent leur difficile parcours

Le 17 mai marque la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. L’occasion de rencontrer deux jeunes femmes transgenres : Mélina et Samira. L’une est polynésienne, l’autre, métisse kanak. 

Mélina et Samira sont âgées de 28 ans. Toutes les deux sont nées dans un corps d’homme et ont décidé de changer de genre à l’adolescence. Un parcours marqué par de nombreuses difficultés mais aujourd’hui, c’est du passé assure Mélina Tiniloa. "C'est un sujet un peu tabou. Du côté de la famille de mon père, je suis la seule à avoir franchi ce cap et comme j’ai des petits cousins qui sont assez jeunes, peut-être que grâce à moi, ils vont pouvoir s’épanouir. J’ai ouvert une porte et j’en suis fière".

 

"Le système coutumier, c'est un système ancestral et une institution"

Mélina a décidé de se faire opérer pour changer de sexe, mais Samira, elle, ne le souhaite pas. Toutes deux se battent pour davantage de tolérance et de respect dans la société calédonienne. "On peut faire avancer les choses, mais avec tact", assure Samira Juni. "Il ne faut pas aller vers la provocation. Le système coutumier, c’est un système ancestral et c’est une institution."

On peut avancer et changer, mais ce n’est pas du jour au lendemain que les mœurs vont pouvoir être chamboulés

Samira Juni

 

Comme Mélina et Samira, 500 à 600 personnes sont transgenres en Nouvelle-Calédonie, selon l'association Diversité NC. Proportionnellement à la population, elles sont dix fois plus qu’en Métropole. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Gaël Detcheverry :