Jeux du Pacifique 2023 : Wallis et Futuna déterminé à préparer l'avenir

La délégation de Wallis et Futuna est arrivée à Honiara pour les 17e Jeux du Pacifique.
La délégation sportive de Wallis et Futuna est bien arrivée à Honiara, avec ses 63 athlètes. Elle sera présente dans sept disciplines, avec une particularité : la présence pour la première fois du rugby féminin. Présentation.

C’est par le premier vol, ce mercredi matin, qu’ils ont rejoint les Îles Salomon après trois heures de trajet. Des athlètes en va’a, voile, rugby, athlétisme, mais aussi en beach-volley, tennis de table, et haltérophilie font partie de la délégation de Wallis et Futuna. "On est dans une transition, dans la préparation de cette relève pour les années futures. On a énormément d’expérience mais aussi des jeunes. Et pour la première fois, nous avons une équipe de rugby féminin", indique Etuato Mulikihaamea, président du comité territorial olympique et sportif pour Wallis et Futuna. "On s’était inscrit dans neuf disciplines au départ, mais deux d’entre elles n’ont pu être présentes. Le basket n’était pas éligible et notre volley-ball est un peu en souffrance aujourd’hui."

Plus de soixante sportifs du fenua vont vivre la compétition à Honiara, une ville qui n’a jamais accueilli un évènement de cette ampleur. "Ils avaient organisé les premiers Mini-Jeux du Pacifique en 1981, mais jamais les grands Jeux. C’est une belle chose pour ce pays, pour son développement. On est heureux d’être là après plusieurs mois de préparation. Le projet se concrétise et c’est parfait."

Etuato Mulikihaamea, président du comité territorial olympique et sportif de Wallis et Futuna.

" Côtoyer les autres pays, cela fait grandir "

Au milieu des sportifs à l’aéroport, on retrouve un visage bien connu en Nouvelle-Calédonie. Celui de Bina Ramesh, originaire de Wallis. L’ex-lanceuse de javelot, médaillée d’or avec les Cagous aux Jeux de Suva et d’Apia, en bronze à Nouméa et en argent à Port Moresby, est désormais dans le staff technique de Wallis et Futuna. Elle retrouve le parfum d’une compétition qu’elle a toujours adorée et découvre un nouveau territoire. "C’est bien, ça change un peu. La plupart des athlètes viennent pour la première fois ici. Sur l'aspect socio-éducatif à travers le sport, c’est une bonne chose pour tous. Faire les Jeux, c’est mieux que de regarder le sport devant la télévision. C’est une leçon de vie, une expérience pour plus tard. C’est la rencontre des gens, c’est important pour son bien-être. Côtoyer les autres pays, cela fait grandir." 

Bina Ramesh est dans le staff technique de la sélection athlétisme de Wallis et Futuna.

Après avoir longtemps œuvré à l’AC Entente du Nord sur le Caillou, l’ancienne triple championne de France et vice-championne d’Europe s’est installée à Wallis et Futuna où elle continue de vivre de sa passion. "On a lancé un petit club là-bas, le Club athlétique Sio Mama et handisport, c’est vraiment génial. On a notamment un jeune qui a disputé les championnats de France au mois de juillet à Châteauroux. C’est un lanceur de javelot qui s’appelle Mickaël Fuaga. Il a été titré au niveau national en cadet [61m57] et l’année prochaine, il prépare les championnats d’Europe. Au total, nous avons une dizaine de licenciés. Cela va marcher, on va se bagarrer."

Le va'a veut ramener des médailles

Parmi les disciplines emblématiques, le va’a sera bien évidemment représenté, avec six rameuses et quinze messieurs. Objectif : ramener des médailles, comme à chaque Jeux du Pacifique. "On est toujours dans le Top 3 avec Tahiti et la Nouvelle-Calédonie. A Samoa en 2019, on avait pris l’argent en V12 500m garçons et en V6 longue distance (24 km), mais aussi le bronze en V6 500m. Nous avons notre doyen, Soselito Latunina, plusieurs fois médaillé aux Jeux. Il est accompagné d’autres cadres comme Jacky Tuakoifenua, Tuuga Tuulaki et Tiki Siakinuu", précise Sosefo Kanimoa, président de la ligue de va’a de Wallis et Futuna.

Aymerick Kanimoa, 4e en V1 cadet lors des derniers Mondiaux de va'a à Samoa
Le V6 féminin de Wallis et Futuna aux Mondiaux de Samoa.

Au total, 7 des 21 rameurs de la sélection retenue pour les Jeux d'Honiara ont vécu l’expérience des championnats du monde à Samoa, en aôut dernier. C'est le cas du plus jeune de l’équipe, qui n'a que 15 ans. "Aymerick Kanimoa était déjà là aux Mini-Jeux de Saipan et il a terminé 4e de sa catégorie cadet aux Mondiaux." Chez les femmes, Melodie Uhilamoafa était elle aussi de l'aventure à Apia et enchaîne avec les îles Salomon. "Depuis les Mini-Jeux à Wallis et Futuna en 2013, où l'on avait gagné pas mal de récompenses, nous n'avons plus remporté de médailles chez les féminines. Pour des raisons de durée de résidence, plusieurs rameuses n'ont pu être appelée. On a quand même six filles et elles vont pouvoir se rôder en vue des prochains Mondiaux à Hawaii, et des Jeux de Tahiti 2027."