Il ne quitte jamais son chapeau australien. Peut-être est-ce le secret de sa réussite ? Ou est-ce, plus vraisemblablement, ses capacités de concentration, son mental et son expérience ? À Honiara, Laurent Clerté s’est d’ores et déjà imposé comme l’un des Cagous qui auront marqué les Jeux du Pacifique 2023. Une victoire mardi, en format Fita. Puis deux autres ce vendredi par équipe, en duo avec Caroline Balber. Et en match-play dans une finale 100 % calédonienne face à Xavier Mangoen.
Des débuts de footballeur
Et pourtant, c’est loin du tir à l’arc que Laurent Clerté commence le sport. Comme beaucoup de jeunes, son sport, c’était le football. "J’étais libero de l’équipe de l’AS Auteuil et coach également jusqu’à mes 28 ans", se rappelle-t-il. Mais c’est sa compagne qui tisse son lien avec le tir à l’arc. "Catherine [Gougeon, coach de l’équipe d’archers classiques] faisait déjà du tir à l’arc mais ne voulait pas que je passe la voir, s’amuse l’archer. Un jour, après avoir arrêté le football, j’y suis allé par surprise et j’ai tout de suite été intéressé par la discipline."
Et plus précisément attiré par les arcs à poulie. "Il y a un esprit technique, de la précision. Et puis, je trouve l’objet magnifique." Tout de suite, Laurent commence la compétition, en vue de déplacements. Après six mois, il obtient une qualification pour un tournoi en Nouvelle-Zélande, à la mi-temps des années 1990. La machine est lancée, même s’il faut attendre 2003 pour voir le Cagou enfin retenu en équipe de Calédonie.
Suva, Apia, Nouméa, Honiara
Des débuts tonitruants puisqu’il remporte quatre médailles d’or à Fidji en 2003, puis trois à Samoa quatre ans plus tard, deux à la maison en 2011 et enfin une autre à Apia, à nouveau, en 2019. Avant ce triplé aux Jeux du Pacifique aux îles Salomon. "Dans quatre ans, si la forme et les points suivent, je signe à nouveau pour Tahiti", s’amuse Laurent.
Un triplé qu’il n’aurait jamais imaginé au retour d’Apia il y a quatre ans. À l’époque, il se blesse et prend de la distance avec la discipline. "J’avais arrêté après Samoa à cause d’un problème à l’épaule, mais j’ai été motivé par Henry Shiu [en argent en individuel aux Salomo], explique Laurent. Je dirais aussi que cette pause m’a remotivé. Il y avait une lassitude qui s’était installée."
Une affaire de famille
Le tir à l’arc prend une place importante dans la vie de Laurent Clerté. Celle de sa femme, Catherine, qui tire depuis ses dix ans. Mais aussi dans celles de ses fils, Anthony et Illian. Le premier a d’ailleurs été médaillé d’or par équipes aux Jeux du Pacifique 2011, à Nouméa. L’arc, toute une vie. À 52 ans, Laurent Clerté est d’ailleurs un chasseur à l’arc, quand il n’est pas chasseur d’or.