L'île-continent est très rarement représentée dans les jeux vidéos. Mais les paysages australiens sont à l'honneur dans le nouveau jeu de course automobile Forza Horizon 3, dont la sortie mondiale a eu lieu mardi.
•
Forza Horizon 3, c'est l'antithèse de Paperbark, un autre jeu vidéo, 100% australien, qui ambitionne de faire sentir au joueur la vraie atmosphère du bush.
Parcourir la forêt primaire australienne au volant d'une une Lamborghini Diablo, au milieu des eucalyptus et des fougères géantes ; piloter un buggy dans le désert rouge australien ; ou encore une Chevrolet Camaro sur la plage des 12 apôtres, ces piliers de calcaire grignotés par l'érosion, sur la côte du Victoria...
Ce n'est pas le programme alléchant d'une agence de tourisme, mais le frisson proposé par le nouveau jeu vidéo de course automobile Forza Horizon, 3ème volet, développé par Playground Games, édité par Microsoft. Il est sorti mardi sur Xbox One et PC. Après la France et l'Italie dans l'opus numéro 2, c'est donc l'Australie qui a été choisie comme décor. Le joyeux joueur peut conduire 356 voitures différentes dans les paysages divers et somptueux de l'île-continent.
Dan Golding est professeur en médias et communication à l'université Swinburne, et fondateur-directeur de Freeplay, le festival indépendant de jeux vidéos de Melbourne:
« C'est un jeu fait pour des gens qui ont en tête les clichés sur l'Australie. C'est une Australie fantasmée. Le jeu vous emmène de la Great ocean road aux 12 apôtres, jusque là ça correspond à la carte, mais ensuite vous débouchez sur la baie de Byron (dans le Queensland) et tout à coup, la vallée de la Yarra (Victoria) apparaît au détour d'un virage. Alors d'accord, c'est bizarre, parce que ce n'est pas la vraie Australie, mais en fait je trouve cela fascinant parce que ce n'est pas un procédé nouveau. Par exemple, les peintres italiens de paysages représentaient tous les hauts-lieux touristiques sur une même toile, pour les Anglais qui venaient faire leur Grand Tour en Italie, aux XVIIème et XVIIIème siècles. Forza Horizon 3, c'est la même chose: le jeu condense les distances, la géographie, pour un oeil de touriste. »
À l'opposé du blockbuster mondial Forza Horizon 3, il y a le petit "Papebark", qu'on pourrait quasiment qualifier de jeu vidéo d'arts et essais. Ce jeu vidéo-là est développé par des étudiants de l'université RMIT à Melbourne, avec le soutien financier du gouvernement de l'état. Michael Mc Kenzie, le présentateur de l'émission RN Afternoons sur ABC, a interrogé Terry Burdak, graphiste et développeur du jeu : « Dans Paperbark, nous essayons de reconstituer une vision réaliste du bush australien. Le joueur est guidé par un wombat qui se promène à travers le bush du Victoria, et le paysage se peint sous ses yeux, sous ses pas, à mesure qu'il avance. En fait il y a deux personnages: un wombat et un phalanger volant. Mais en fait les joueurs ne se mettent pas dans la peau de ces deux animaux. Il y a une histoire, mais je ne veux pas entrer dans les details pour le moment, car le jeu est encore en développement. Et le jeu se déroule pendant l'été australien, et on veut que les joueurs sentent cette chaleur, ce calme, donc on travaille beaucoup sur les couleurs du bush. Et capter et retransmettre cette ambiance, c'est tellement difficile. »
Paperbark, sortira en 2017. Il doit son nom à l'arbre australien Melaleuca Paperbark (son écorce ressemble à une liasse de feuilles de papier).