La production métallurgique du nickel n’est pas un long fleuve tranquille. En 2020, l’usine du Nord l’a encore appris à ses dépens. Sa production a chuté de 29 %. La faute au coronavirus et à des opérations de maintenance, selon Glencore…
Ivan Glasenberg, le directeur général du groupe, qui doit prendre sa retraite cette année, n’aura pas eu la satisfaction de résoudre les problèmes de production de Glencore dans le nickel en Nouvelle-Calédonie. Pour 2020, le géant de Zoug, dans la banlieue de Zurich a obtenu 239 millions de dollars du nickel calédonien. Un résultat en baisse de 24 % par rapport à 2019, selon les chiffres disponibles. Le résultat financier ajusté (Ebitda) de KNS est négatif à hauteur de 196 millions de dollars. Un chiffre qui est toutefois à relativiser Glencore ayant retiré de ses activités mondiales dans les matières premières un profit net de plus de 11 milliards de dollars.
La crise sanitaire notamment a laissé des traces
En 2020, le géant suisse du négoce des matières premières Glencore n’aura donc pas encore réussi à relancer la production de l’Usine du nord en Nouvelle-Calédonie. Le groupe, dans son dernier et volumineux rapport annuel 2020, indique que la production de l’usine du Koniambo (KNS) a baissé de 29 % en 2020 pour atteindre 16.900 tonnes.
L’objectif affiché lors du lancement du site industriel en 2011 était de produire 60.000 tonnes de nickel par an. Revu à la baisse, l’objectif fut ramené à 54.000 tonnes. On en est donc encore loin. Glencore voit deux raisons à cette contre-performance ; la pandémie de coronavirus et les fours de l’usine.
"Nous avons produit avec un four au lieu de deux la plus grande partie de 2020. L'un des fours faisait l'objet d'un entretien programmé lorsque les restrictions dues au Covid-19 ont été introduites en mars, retardant son redémarrage jusqu'en octobre. Le deuxième four a été démonté pour son propre entretien en janvier 2021, avec un redémarrage prévu en mars"
Contacté par la 1 ère, un membre de la direction de Koniambo Nickel en Nouvelle-Calédonie a estimé que "la présence de spécialistes australiens dans l’usine s’inscrit dans une politique de mobilité normale qui démontre l’importance et la place qu’accorde Glencore à l’usine du Nord".
Toutefois, deux experts calédoniens du nickel ont exprimé un avis légèrement différent : "On peut être surpris du peu d’explications sur les difficultés rencontrées et sur la stratégie développée pour améliorer rapidement la situation", ont indiqué ces spécialistes, sous couvert d’anonymat.
Une chose est certaine, pour être rentable et résister aux variations de cours du métal au LME, l’usine du Nord a besoin d’un fonctionnement nominal de ses deux fours. Glencore compte y parvenir et annonce une relance de la production de l'Usine du Nord d’ici fin mars...
Cours du nickel au LME de Londres, le 13/03/2021 : 16.002 dollars/tonne -1,95% - Semaine -1,93 %