L’accord de libre-échange entre le Vanuatu et la Calédonie se rapproche

La déclaration d'intention a été signée ce vendredi 29 juillet à Port-Vila entre les représentants des deux gouvernements, assis au centre : Louis Mapou et Bob Loughman.
Après trois ans de tergiversations, le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie se rapprochent d’un accord de libre-échange. Le Premier ministre Bob Loughman et le président du gouvernement Louis Mapou ont co-signé une déclaration d’intention ce vendredi, à Port-Vila.

La déclaration d’intention précède un accord qui inclura quinze produits de chaque côté, pour lesquels il n’y aura plus de taxe à l’importation. 

C'est une grande étape que nous venons de franchir. Désormais, nous allons pouvoir ouvrir d'autres négociations, avec d'autres pays, dans le cadre de l'intégration de la Nouvelle-Calédonie à la région. 

Louis Mapou, président du gouvernement calédonien

Nous voulons tenter d'éradiquer les désavantages que nos fermiers continuent de subir. Nous les encourageons à produire plus et de meilleure qualité. 

Bob Loughman, Premier ministre du Vanuatu 

La signature sur ces images de Gaël Detcheverry :

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Puis les réactions de Louis Mapou et Bob Loughman :

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Les produits

Côté calédonien, l'accord porterait sur plusieurs produits phares du Vanuatu, comme le kava, le manioc ou encore le chocolat. Les fournitures en bois devraient, a priori, être aussi incluses. Côté ni-vanuatu, cette suppression concernerait les secteurs de l’agroalimentaire, des biens et équipements ou encore du BTP - pâtes, farine, céréales. Actuellement, les taxes à l’importation sur un produit calédonien qui entre chez notre plus proche voisin représentent en moyenne 20 à 30%. 

C’est une très bonne nouvelle puisqu’on pourrait avoir accès à des produits qui pour l’instant, nous coûtent très cher.

Jean-Marie Wagner, gérant du magasin Cellovila d’Efate

Cacao du Vanuatu.

D'autres freins

Aux yeux des chefs d’entreprise qui souhaitent exporter en Calédonie, les taxes à l’importation ne représentent pas le seul frein. Pour ce producteur de chocolat qui "fabrique" six mille tablettes par mois, les normes phytosanitaires calédoniennes en sont un autre, tout comme la présence d’un quasi monopole sur le Caillou. 

Si c’est compliqué de ‘dealer’ avec la Calédonie, je vais aller travailler avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Japon, les Etats-Unis. On a zéro contrainte, très peu de barrières et avec notre capacité de production actuelle, je n’ai pas les moyens de me battre sur un marché pour y entrer. 

Olivier Fernandez, dirigeant de Gaston chocolat

Chips de kava exportées vers la Calédonie depuis Port-Vila.

Pas assez poussé ?

Cet autre producteur du Vanuatu exporte chaque année plusieurs tonnes de kava vers la Calédonie. Le coût d’exportation de ses produits devrait baisser de 11% après la signature de cet accord. Celui-ci n’est pas forcément une mauvaise chose mais à son avis, il ne va pas assez loin. 

Du point de vue des exportateurs pour le kava, ça ne changera pas grand’chose. Ce n’est pas ça qui va révolutionner la filière. Le meilleur accord commercial possible, ce serait un accord où on aurait un libre accès à tous nos produits agricoles.

Michaël Louzé, dirigeant de South seas commodities 

Objectif 2023

Ce fameux accord n’entrera pas en vigueur de suite. Après la déclaration d’intention, une délégation du Vanuatu est attendue à Nouméa, dans les prochains mois, pour le conclure. Le gouvernement calédonien souhaite qu'il soit effectif en 2023.

Les attentes de ces entrepreneurs ni-vanuatu dans le reportage de Valentin Deleforterie et Gaël Detcheverry : 

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