L'agneau pascal n'a pas été sacrifié sur l'autel du confinement

Certes, c’est une tradition de Pâques. Mais avec le confinement en Nouvelle-Calédonie, on pouvait penser que les ventes s’écrouleraient. Au contraire, à Nouméa ce week-end, l’agneau et l’incontournable gigot ont été plébiscités.
Sous l’éclairage rougeoyant d’une boucherie nouméenne, la viande joue les stars de la semaine pascale. De l’agneau sous toutes ses déclinaisons, mais surtout en gigot. Le chef en a commandé 180 kilos. «Tous les facteurs sont réunis pour bien vendre», observe Marc Merckling, boucher du 7e Km, derrière son masque. Avec ou sans confinement. «Ça n’a rien changé.»
 

Je suis venu acheter mon gigot de Pâques ! C’est une tradition française, pour continuer à perpétuer en Calédonie, en espérant qu’on aura un bon agneau comme on en a l’habitude, malgré le confinement.
- Patrick Magne, client

 

Religion et tradition

Dès le début du week-end, les clients sont venus chercher la précieuse viande. 
 

C’est une des meilleures viandes et c’est «l’Agneau de Dieu», qui enlève les péchés du monde.
- Pierre Sekeme, client

 
 

Majoritairement de Nouvelle-Zélande

Certains n’ont en effet pas oublié la symbolique religieuse de cette viande d’agneau, victime innocente sacrifiée, tout comme le Dieu des Chrétiens. Deux mille ans plus tard, la tradition est aussi devenue business. A défaut de pouvoir compter sur les 2% de production locale, c’est l’agneau néo-zélandais qui représente la majorité des presque soixante tonnes vendues à Pâques. 
 

«Dans le Top 10 des ventes»

Aux établissements Bargibant, l'effet pascal ne fait aucun doute. «Pendant cette semaine, juste avant Pâques, on vend à peu près 200 gigots par jour, là où on en vend une dizaine d’habitude, détaille le directeur. Juste pendant cette semaine, ça rentre chez nous dans le Top 10 des ventes, sur 4800 produits, alors qu’en temps normal, on descend au-delà du cinq-centième produit.»
 

C’est un phénomène culturel dans la consommation des Calédoniens.
- Fabrice Drouet, directeur des établissements Bargibant.

 

Cuisiner pour s'occuper

Au final, le confinement n’a pas eu d’impact sur les ventes d’agneau pascal. Au contraire, de nombreuses familles en profitent pour se mettre aux fourneaux… et perpétuer la tradition.

Un reportage d’Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel :
©nouvellecaledonie