Dans cette galerie commerciale de Dumbéa, il ne se passe pas un jour sans qu’un client ne demande l’appoint à la boulangerie. Et pour cause : les caddies et le photomaton n’acceptent que les anciennes pièces, comme l’explique cette salariée. "On a beaucoup de passages et beaucoup de personnes qui nous demandent d'échanger la monnaie. C'est parfois compliqué, car on n'a pas toujours l'ancienne monnaie dans notre caisse."
Cette situation n’est pas seulement compliquée pour les consommateurs. C’est également un véritable casse-tête pour ceux qui gèrent ces automates. Sarah est en charge de huit photomatons dans l'agglomération nouméenne. Elle a attendu un an pour recevoir les monnayeurs commandés en Métropole. Mais elle n’est pas au bout de ses peines. "Je les ai enfin reçus ! Inutile de vous dire que je les ai payés une fortune, plus la douane. Et là, en fait, ils ne fonctionnent pas."
Des chiffres d'affaires en chute libre
Problème : les vieilles pièces se font de plus en plus rares, depuis l’arrivée de la nouvelle gamme de monnaie en septembre. Et les clients, faute de pièces adéquat, consomment de moins en moins.
C’est ce que déplore cette employée d’une entreprise qui gère 300 distributeurs de boissons. La société a investi plusieurs millions dans des monnayeurs qui devraient arriver cette semaine. "On a une baisse du chiffre d'affaires sur les distributeurs automatiques qui est juste phénoménale. Là, c'est la fin de la fin. On a des solutions (pour les clients) avec les clés zip, mais pour les autres, quand on n'a pas d'anciennes pièces, on ne peut pas se servir."
Dans l'état actuel des choses, difficile d’imaginer le retrait total des vieilles pièces qui était annoncé en juin, par l’Institut d’émission d’Outre-mer. L'IEOM pourrait d'ailleurs décider prochainement de prolonger la période de transition entre les deux gammes de monnaie. Le temps, pour le maximum d'opérateurs, de se mettre aux normes.