L’association Fortunes de mer à la recherche du Fiado

Comme chaque année, l’association Fortunes de mer part en mission, à la recherche d’épaves. L’équipe vient de rentrer d’une mission de dix jours, dans le Sud du territoire. Une recherche, toujours d’actualité.

Dix jours à la recherche du Fiado, dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie. L’association Fortunes de mer calédoniennes, vient de rentrer de sa nouvelle mission, à la recherche du Fiado dans les eaux calédoniennes. Un vapeur en acier de 70 mètres de long, parti de Sydney le 17 février 1898, en direction de Nouméa. Un navire qui n’atteindra jamais sa destination.

À son bord, 37 personnes, dont de nombreux Calédoniens. "C’est vrai qu’on parle très souvent de la Monique, qui a été un drame pour le territoire. Mais les Calédoniens ne connaissent pas cette histoire du Fiado", lance Philippe Houdret, président de l’association.

"Il a quitté Sydney en 1898 et il s’est fait prendre dans un énorme cyclone. Il n’est jamais arrivé à destination. Il y a un devoir de mémoire, il faut que les gens connaissent cette histoire. Il y avait à son bord entre autres, 9 personnes de Lifou, 2 autres Calédoniens, 3 personnes du Vanuatu", précise le président.

Archives

Une nouvelle mission qui n'est pas la première, à la recherche du navire dans les eaux calédoniennes. "On a eu une information par un plongeur il y a une dizaine d’années, qui avait vu un avant de bateau, qui pouvait ressembler à celui du Fiado. C’était dans le grand Sud. On avait déjà recherché cette fameuse coque", ajoute Philippe Houdret.

Et récemment, ce sont dans leurs archives, que les membres de l’association Fortunes de mer ont trouvé de nouvelles informations. "Dans nos archives, l’un de nos membres a trouvé un avis d’un navigateur, publié trois mois après le naufrage. C’est le capitaine du navire "le Koné", qui a vu entre le canal Woodin et l’île des Pins une épave d’un navire, dont la flèche du grand mât sortait de l’eau, d’à peu près 2 mètres. Mais ce capitaine, n’a pas jugé bon d’aller voir s’il s’agissait bien de cette épave", poursuit le président de l'association. 

 

Nouveau magnétomètre

Un mât qui pourrait correspondre à celui du Fiado s’interrogent alors les membres de l’association, qui se lancent dans une campagne de fouille de dix jours dans le Sud.

"On s’est dit, il faut vraiment aller voir et vérifier cette information. On vient de recevoir notre nouveau magnétomètre, c’est un instrument qui sert à détecter les masses métalliques. On a organisé cette campagne de fouilles, établie par rapport au fait que le mât dépassait de deux mètres. On a établi à partir de cela, que les fonds devaient être d’environ 23 mètres, donc on a sondé tous les fonds de 23 mètres dans cette zone là", ajoute Philippe Houdret.

Un travail de vérification porté depuis 1984 par l’association, qui a répertorié plus de 250 naufrages de 1831 à nos jour. Une quête qui n’est malheureusement pas toujours fructueuse. "On s’est finalement rendu compte que les fonds dans ces zones là étaient des monts sous-marins, et on n’a rien trouvé", regrette le président de l'association.

Des investigations qui se poursuivent, car le Fiado n’est pas le seul à être recherché activement par les membres de l’association. À la mémoire des disparus du Fiado, en 1900, une stèle a été construite au cimetière du 4e Km. Elle est toujours visible aujourd’hui.