L'Australie serait-elle en train de changer de position sur le sort réservé aux réfugiés de Manus et de Nauru ?

Centre de rétention à Nauru
Dans le but de dissuader de nouveaux demandeurs d'asile de tenter de faire le voyage jusqu'en Australie, Canberra interdit aux personnes arrivées illégalement de s'installer en Australie, même si elles obtiennent le statut de réfugié.
Il faut donc leur trouver un pays d'accueil. La Nouvelle-Zélande a proposé ses services à plusieurs reprises, mais le gouvernement libéral a toujours rejeté ces offres. En vertu d'un accord particulier, les Néo-Zélandais ont le droit de s'installer et de travailler librement en Australie, le gouvernement de Malcolm Turnbull craint donc que cela constitue une voie d'entrée pour les réfugiés.
 
Le ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton.

Interrogé par la chaîne Al Jazeera, le ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton, a semblé envisager l'option pour la première fois. À la question « seriez-vous d'accord pour que la Nouvelle-Zélande accueille des réfugiés de Nauru ? », voici ce qu'il répond :
 
« Cela regarde Nauru et la Nouvelle-Zélande. Mais laissez-moi préciser un point important - s'ils ont essayé de venir par bateau, peu importe où ils sont accueillis, en Nouvelle-Zélande ou ailleurs, ils ne viendront jamais en Australie. »
 
Le mois dernier, Peter Dutton a annoncé son intention de changer la loi pour interdire à vie aux réfugiés de Manus et de Nauru de poser le pied sur le sol australien - que ce soit pour s'y installer, pour des vacances ou pour voyage d'affaires.
 
La Nouvelle-Zélande propose d'accueillir 150 réfugiés par an pour le compte de l'Australie. Après la diffusion de l'interview de Peter Dutton, le ministre néo-zélandais de l'Immigration, Michael Woodhouse, a souligné que cette offre ne concernait que l'Australie : « Nous n'avons pas l'intention de passer un accord séparé directement avec Nauru. »