Les géants Meta et Google devront peut-être bientôt passer à la caisse pour relayer des contenus médiatiques sur leurs réseaux. C’est en tout cas ce que souhaite l’Australie. "Il est important que les plateformes numériques jouent leur rôle. Elles doivent soutenir l'accès à un journalisme de qualité qui informe et renforce notre démocratie", a déclaré la ministre des Communications Michelle Rowland.
Ce projet vise à soutenir les rédactions traditionnelles, qui luttent souvent pour leur survie. Parmi leurs difficultés : la manne de leurs recettes publicitaires est de plus en plus accaparée par le Web.
Paysage médiatique bouleversé
Canberra souhaite que les géants de la tech accordent une rémunération aux médias en fonction des contenus apparaissant sur leurs plateformes. Et ce, alors qu'une partie croissante du public s'informe désormais exclusivement sur les réseaux sociaux.
"La croissance rapide des plateformes numériques, ces dernières années, a bouleversé le paysage médiatique australien et menace la viabilité du journalisme d'intérêt public", a souligné Michelle Rowland. Les plateformes de réseaux sociaux, dont les revenus annuels en Australie dépassent 160 millions de dollars américains, se verront imposer une taxe, dont le montant n'a pas encore été fixé. Elle sera destinée au financement des médias.
Les réseaux sociaux interdits aux moins de 16 ans
Ces groupes pourront cependant être exemptés de cette taxation, s'ils concluent volontairement des accords commerciaux avec les firmes de médias australiennes. Selon le gouvernement, les sociétés mères de Google, Facebook et TikTok seront probablement concernées par le dispositif, mais X pourrait y échapper en raison de revenus australiens en deçà du seuil retenu.
En Europe, l'Union européenne a émis en 2019 une directive sur les "droits voisins", destinée à permettre aux médias de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés par les géants du numérique, mais les contentieux se multiplient pour tenter de faire valoir ceux-ci.
Canberra s'efforce déjà de mieux encadrer les mastodontes de la tech. Le mois dernier, le pays a adopté une nouvelle réglementation interdisant l'accès aux médias sociaux aux mineurs de moins de 16 ans. L'Australie a également envisagé d'imposer des amendes aux entreprises ne parvenant pas à éradiquer sur leurs plateformes les contenus choquants et la propagation de la désinformation.